Dominique Strauss-Kahn bien parti pour devenir directeur du FMI

 
 
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Dominique Strauss-Kahn et son épouse Anne Sinclair, le 17 juin 2007 à Sarcelles (Photo : Olivier Laban-Mattei)

[10/07/2007 18:03:55] BRUXELLES (AFP) Le Français Dominique Strauss-Kahn sera le candidat de l’UE à la tête du Fonds monétaire international et a toutes les chances de succéder fin octobre à l’Espagnol Rodrigo Rato, la tradition voulant qu’un Européen occupe le poste devant prévaloir une fois encore.

A la surprise générale, les ministres des Finances des 27 sont tombés rapidement d’accord mardi matin pour soutenir l’ancien ministre socialiste des Finances, dont la candidature avait été annoncée dimanche par le président Nicolas Sarkozy, un adversaire politique de M. Strauss-Kahn.

La Pologne, qui avait présenté le matin même la candidature de son ancien Premier ministre Marek Belka, n’a pas insisté.

L’élection de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI serait “un honneur pour la France et une chance pour le FMI”, a déclaré Nicolas Sarkozy mardi dans un communiqué.

“Le président de la République estime que M. Dominique Strauss-Kahn allie les qualités indispensables à cette fonction : expérience gouvernementale et compétence économique indiscutables”, déclare l’Elysée dans un communiqué.

“Son élection serait un honneur pour la France et une chance pour le FMI”, poursuit-il.

“Je veux remercier chaleureusement les 27 de la confiance qu’ils m’ont témoignée”, a réagi de son côté Dominique Strauss-Kahn qui va “maintenant s’attacher à convaincre les autres parties prenantes”.

“Le calibre du candidat, son expérience internationale, le rôle qu’il a joué au sein de l’Eurogroupe, lui ont permis de rallier très rapidement les soutiens”, s’est félicitée la ministre française Christine Lagarde.

M. Strauss-Kahn “a d’excellentes compétences”, a résumé le ministre portugais des Finances Fernando Texeira Dos Santos, dont le pays préside l’UE.

Dominique Strauss-Kahn (surnommé DSK) a été notamment ministre des Finances de 1997 à 1999, dans le gouvernement de Lionel Jospin. Agé de 58 ans, il fut aussi candidat malheureux à l’investiture socialiste pour la présidentielle française face à Ségolène Royal, finalement battue par Nicolas Sarkozy.

Sa désignation a été très rapide pour éviter une remise en cause de la règle non écrite qui veut que le poste de directeur général du FMI revienne à un Européen et la présidence de la Banque mondiale, l’institution soeur, à un Américain.

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Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius le 29 mai 2007 à Paris (Photo : Olivier Laban-Mattei)

Ce partage des pouvoirs est de plus en plus contesté par les pays émergents d’Asie ou d’Amérique du Sud et le Fonds a rappelé lundi que “chaque membre de son Conseil d’administration pouvait soumettre une candidature pour ce poste, sans critère de nationalité, comme cela a été le cas dans le passé”.

Mais pour les Européens, cette contestation n’a sa place que dans le cadre de la réforme générale en cours du FMI, visant à accroître le pouvoir des économies émergentes, et parallèlement à une réforme de la Banque mondiale.

“L’analyse de la gouvernance du fonds doit se faire en même temps que celle de la Banque mondiale”, a résumé l’Espagnol Pedro Solbes.

“Si cette tradition devait être remise en cause, elle devait l’être pour les deux institutions en même temps”, a renchéri Mme Lagarde.

Comme l’Américain Robert Zoellick vient tout juste d’être nommé pour remplacer Paul Wolfowitz à la tête de la Banque mondiale, ce n’est donc pas cette fois-ci que l’Europe cédera sa place.

Seul parmi les Européens, le nouveau ministre britannique des Finances, Alistair Darling, a critiqué ce mode de désignation en affirmant que le “gouvernement britannique veut voir quels autres candidats pourraient être mis en avant par d’autres parties du FMI”.

Il n’a cependant pas précisé si Londres serait prête à soutenir un candidat non européen, qui pour l’instant n’existe pas.

S’il est nommé, Dominique Strauss-Kahn devra poursuivre la réforme du Fonds, perçu par ses détracteurs comme un outil des Etats-Unis pour généraliser leur vision de l’économie de marché.

Il viendra s’ajouter aux Français déjà à la tête d’une institution économique internationale, avec Pascal Lamy à l’Organisation mondiale du commerce ou Jean-Claude Trichet à la Banque centrale européenne.

“Le passeport n’est pas le plus important”, a relativisé mardi le ministre italien des Finances Tommaso Padoa-Schioppa. Il devrait prendre lui la présidence du comité monétaire et financier international du FMI, chargé d’orienter la politique du Fonds, qui était dirigé par Gordon Brown avant qu’il ne succède à Tony Blair.

 10/07/2007 18:03:55 – © 2007 AFP