[10/07/2007 18:59:03] PARIS (AFP) L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a présenté mardi un “contre-observatoire des mobiles” sévère, dénonçant le manque de concurrence du secteur, en réponse à celui, flatteur, publié en mars par les opérateurs, qui n’ont pas tardé à riposter. “Aujourd’hui, on ne peut pas affirmer qu’il y a une entente (entre les opérateurs), ce serait de la diffamation, mais nous avons d’autres éléments qui, à défaut d’entente, produisent les mêmes effets”, a déclaré Alain Bazot, président de l’association, lors d’une conférence de presse. Si les opérateurs ont été condamnés pour entente fin 2005, les effets de cette dernière “ne sont toujours pas supprimés”, a-t-il affirmé, dénonçant un “marché verrouillé”. Grilles tarifaires opaques et prix similaires d’un opérateur à l’autre, incitations à s’engager 24 mois et à prendre un forfait plutôt qu’une carte prépayée: le client mobile est sans le savoir dans “une petite prison dorée”, relève Edouard Barreiro, chargé de mission à l’UFC et coauteur de l’étude. “Le consommateur ne peut pas avoir conscience du piège dans lequel il est”, renchérit M. Bazot. On est loin du discours enchanteur de l’Association française des opérateurs mobiles (Afom): des opérateurs français parmi les moins chers d’Europe, un “développement exceptionnel” du secteur “au bénéfice des consommateurs”, des baisses de tarifs. Faux, répond l’UFC: “la réalité est que c’est un marché sclérosé” avec des tarifs élevés, un taux de pénétration plus faible qu’ailleurs et un prix unitaire du SMS inchangé depuis 1999. Des affirmations qualifiées de “contre-vérités” par le directeur général d’Orange France, Jean-Noël Tronc, qui s’est déclaré “choqué”, évoquant “un acharnement” de l’UFC “sur le sujet de la téléphonie mobile”. De son côté, l’Afom a réagi en annonçant l’organisation d’un colloque, fin 2007 à Paris, sur les différentes méthodes pour comparer les tarifs de mobile d’un pays à l’autre, afin que “chacun explique sa méthodologie”. L’observatoire présenté en mars par les opérateurs “essaie de nous convaincre que le marché est très concurrentiel”, note, avec une ironie à peine dissimulée, M. Barreiro. Avec des opérateurs virtuels (MVNO) réduits à une part de marché infime, “en France le futur ce sera toujours trois opérateurs alors que dans d’autres pays comparables il y a au moins quatre licences de téléphonie mobile, voire cinq”. Non seulement les opérateurs imposent des tarifs de gros élevés aux MVNO, mais ils imposent aussi au client le choix du forfait plutôt que les cartes prépayées, dont ils augmentent les tarifs et réduisent la durée de validité. Et tandis que le trafic a explosé en France de 160% entre 2000 et 2006, les baisses de tarifs accordées ont été modestes: “les économies d’échelle ont été très importantes et n’ont pas été entièrement répercutées”, permettant aux opérateurs de garder leur “très bonne santé financière”, selon M. Barreiro. Pour améliorer la concurrence, l’UFC déroule ses exigences: au régulateur des télécoms, l’Arcep, elle demande une baisse des tarifs de terminaison d’appel et des tarifs de gros que facturent Orange, SFR et Bouygues Telecom aux MVNO. Au secrétaire d’Etat à la Consommation Luc Chatel, elle réaffirme son objectif de toujours: “impérativement limiter les engagements à douze mois”. Pour la quatrième licence mobile, dont l’appel à candidatures arrive à échéance le 31 juillet, l’UFC presse le gouvernement d’accorder des conditions financières plus “accessibles”. |
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