Siège social d’un
groupe jadis conquérant, la bâtisse blanche, édifiée à Sidi Daoud, sur la
route vers Gammarth et Raoued, n’a plus son lustre d’antan. A l’image de
Batam tombé durant l’été 2001 dans une crise financière qui a fini par lui
être fatale. Mais la façade, barrée de multiples banderoles scandant les
revendications des travailleurs témoigne également d’un climat social assez
chaud au sein de la dernière entreprise du groupe Batam n’ayant pas encore
été liquidée ou cédée.
Pour les employés de Héla Batam, la société-mère du défunt groupe Batam, la
vie est effectivement depuis cinq ans un long fleuve trouble. Après l’échec
de plusieurs plans de sauvetage –en raison notamment du refus des banques de
financer l’activité de la société, les 260 employés ayant survécu aux plans
successifs de «dégraissage» -qui ont réduit l’effectif de l’entreprise des
deux tiers-, placent aujourd’hui leurs espoirs dans un éventuel repreneur
dont ils appellent l’arrivée de tous leurs vœux. A telle enseigne que les
employés, emmenés par leur syndicat, dirigé par Hassen Belhaj Mohamed, font
tout pour que leur action visant à «sensibiliser » les autorités à leur
situation n’inquiète pas les éventuels repreneurs.
Privés de salaires depuis trois mois, les employés de Héla Batam ont
organisé samedi 7 juillet 2007 leur deuxième « action de sensibilisation »
destinée à sensibiliser les autorités «non pas pour obtenir des avantages,
mais pour qu’elles nous aident à récupérer l’argent dispersé de la société
», souligne le secrétaire général du syndicat.
Après une réunion interne, sous la direction de M.Kamel Saad, membre du
bureau exécutif de l’UGTT, les employés se sont déployés à l’extérieur du
siège de l’entreprise –sis à Sidi Daoued, sur la route de la Marsa. Après
avoir discuté calmement, pendant quarante minutes, avec les policiers
arrivés sur les lieux et leur avoir remis copie d’un missive adressée aux
autorités, les manifestants ont réintégré la société.
Les employés de Héla militent non pas pour s’opposer à la cession programmée
de l’entreprise à un tiers, mais pour demander aux autorités de les aider
dans leurs efforts de recouvrement de plusieurs millions de dinars
représentant les créances de personnes ayant acheté des équipements
électroménagers à Héla Batam, dont un grand nombre employés dans des
ministères.
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