[11/07/2007 05:53:05] BRUXELLES (AFP) Le Français Dominique Strauss-Kahn sera le candidat de l’UE à la tête du Fonds monétaire international (FMI) et a toutes les chances de succéder fin octobre à l’Espagnol Rodrigo Rato, faisant prévaloir à nouveau la tradition voulant qu’un Européen occupe le poste. Les ministres des Finances des 27 sont tombés rapidement d’accord mardi pour soutenir l’ancien ministre socialiste des Finances, dont la candidature avait été annoncée dimanche par le président Nicolas Sarkozy, un adversaire politique de M. Strauss-Kahn. La Pologne, qui avait présenté le matin même la candidature de son ancien Premier ministre Marek Belka, n’a pas insisté. “Je veux remercier chaleureusement les 27 de la confiance qu’ils m’ont témoignée”, a réagi Dominique Strauss-Kahn qui va “maintenant s’attacher à convaincre les autres parties prenantes”. M. Strauss-Kahn “a d’excellentes compétences”, a résumé le ministre portugais des Finances Fernando Texeira Dos Santos, dont le pays préside l’UE. Nicolas Sarkozy interrogé à Tunis, en marge de sa visite en Tunisie, a estimé pour sa part “que c’était un excellent candidat. En plein accord avec lui, j’ai proposé sa candidature, j’ai poussé sa candidature”. “Cela montre qu’il faut faire des choix qui ne sont pas des choix de sectarisme mais toujours des choix de la compétence”, a-t-il dit à propos de l’ancien ministre socialiste des Finances.
Le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson a indiqué de son côté mardi que le prochain directeur général du FMI devra poursuivre les réformes engagées au sein de cette institution. “Le FMI est une institution importante et il est essentiel que le prochain dirigeant poursuive l’agenda de réformes”, a indiqué M. Paulson lors de déclarations à la presse. “Le processus en cours me rend optimiste sur le fait que les Européens vont arriver à trouver un candidat de consensus. Il appartient totalement aux Européens de parvenir à ce consensus”, a-t-il ajouté. Dominique Strauss-Kahn (surnommé DSK), 58 ans, a été notamment ministre des Finances de 1997 à 1999. Sa désignation a été très rapide pour éviter une remise en cause de la règle non écrite qui veut que le poste de directeur général du FMI revienne à un Européen et la présidence de la Banque mondiale, l’institution soeur, à un Américain. Ce partage des pouvoirs est de plus en plus contesté par les pays émergents d’Asie ou d’Amérique du Sud et le Fonds a rappelé lundi que “chaque membre de son Conseil d’administration pouvait soumettre une candidature pour ce poste, sans critère de nationalité, comme cela a été le cas dans le passé”. Mais pour les Européens, cette contestation n’a sa place que dans le cadre de la réforme générale en cours du FMI, et celle parallèle de la Banque mondiale, visant à accroître le pouvoir des économies émergentes. “L’analyse de la gouvernance du Fonds doit se faire en même temps que celle de la Banque mondiale”, a résumé l’Espagnol Pedro Solbes. “Si cette tradition devait être remise en cause, elle devait l’être pour les deux institutions en même temps”, a renchéri la ministre française de l’Economie Christine Lagarde. Comme l’Américain Robert Zoellick vient tout juste d’être nommé pour remplacer Paul Wolfowitz à la tête de la Banque mondiale, ce n’est donc pas cette fois-ci que l’Europe cédera sa place. Seul parmi les Européens, le nouveau ministre britannique des Finances, Alistair Darling, a critiqué ce mode de désignation en affirmant que le “gouvernement britannique veut voir quels autres candidats pourraient être mis en avant par d’autres parties du FMI”. Il n’a cependant pas précisé si Londres serait prêt à soutenir un candidat non européen, qui pour l’instant n’existe pas. “Le passeport n’est pas le plus important”, a relativisé mardi le ministre italien des Finances Tommaso Padoa-Schioppa. Il devrait prendre lui la présidence du comité monétaire et financier international du FMI, chargé d’orienter la politique du Fonds, qui était dirigé par Gordon Brown avant qu’il ne succède à Tony Blair comme Premier ministre britannique. |
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