Fillon à Bruxelles : “il n’y a pas de tentation protectionniste française”

 
 
SGE.AWI53.110707203327.photo00.quicklook.default-245x160.jpg
Le Premier ministre François Fillon (g) et le président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso, le 11 juillet 2007 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[11/07/2007 20:33:43] BRUXELLES (AFP) Le Premier ministre français François Fillon a affirmé mercredi à Bruxelles qu’il ne souhaitait pas que la France ou l’UE prennent des mesures protectionnistes, mais soient “pragmatiques” pour établir une concurrence internationale “loyale”.

“Il n’y a pas de tentation protectionniste française, il n’est pas question de construire une ligne Maginot”, a déclaré M. Fillon lors d’un point de presse avec le président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso.

“On veut simplement que les règles de concurrence soient loyales, que la conception de la concurrence ne soit pas dogmatique mais pragmatique”, a ajouté M. Fillon, qui s’était entretenu auparavant avec la commissaire à la Concurrence Neelie Kroes.

La France avait obtenu en juin que soit retirée du nouveau traité européen la mention d’une “concurrence libre et non-faussée” comme objectif de l’UE. Cet objectif figurait dans le Traité constitutionnel, jamais entré en vigueur après son rejet par les Français et les Néerlandais dans deux référendums.

Mme Kroes avait fustigé par la suite le désir français de recréer une Ligne Maginot, selon elle.

La concurrence doit être “un instrument au service d’une politique”, et non une fin en soi, a expliqué M. Fillon.

M. Barroso a indiqué qu’il avait soutenu “dès le début” la position française sur ce point, lors du compromis sur le nouveau traité.

Mais il a ajouté que les pays européens ne devaient pas dresser de barrières protectionnistes entre eux.

“Nous ne pouvons pas accepter qu’on introduise à l’intérieur du marché européen des barrières les uns contre les autres, malheureusement cela a été le cas”, a-t-il dit.

Plusieurs opérations transfrontalières de rachat d’entreprises dans l’UE, notamment dans les secteurs de la banque et de l’énergie, ont été bloquées ou retardées depuis l’an dernier par des manoeuvres jugées protectionnistes par la Commission.

Par ailleurs, François Fillon a affirmé que l’objectif de la France était d’atteindre l’équilibre des finances publiques en 2010, sous réserve toutefois que la croissance économique le permette.

“Nous conduisons une politique qui vise à atteindre l’équilibre en 2010”, mais cet objectif sera atteint “si la croissance est au rendez-vous”, a déclaré M. Fillon.

“Ce qu’a dit le président de la République devant l’eurogroupe, c’est que nous avions besoin de réformes structurelles pour redonner à la France du dynamisme et de la croissance, que nous engagions ces réformes immédiatement, qu’elles ne nous empêcheraient pas de continuer à réduire le déficit en 2007 et en 2008, pour atteindre, si tout va bien par ailleurs et si la croissance est au rendez-vous, l’équilibre en 2010”, a expliqué M. Fillon.

“Personne ne peut aujourd’hui préjuger de la situation économique qui prévaudra en 2010, mais notre sentiment, c’est que la conjoncture générale et les réformes que nous avons engagées vont nous apporter une croissance supplémentaire qui permettra d’atteindre cet objectif en 2010”, a-t-il ajouté.

 11/07/2007 20:33:43 – © 2007 AFP