[11/07/2007 22:06:20] PARIS (AFP) Le revenu des agriculteurs français reposait à hauteur de 77% sur les subventions publiques en 2006 et provenait pour plus de la moitié (55%) d’aides totalement déconnectées de la production, selon les chiffres publiés jeudi par Agreste, revue du ministère de l’Agriculture. Au total, les versements aux exploitations agricoles ont représenté plus de 9,6 milliards en 2006, en augmentation de 2,6% (0,3% hors inflation) par rapport à l’année précédente. En 2006, les aides directes liées à la production n’ont représenté que 22% du revenu agricole (contre près de 49% en 2000), alors les aides indépendantes de la production comptaient pour 55% du revenu des agriculteurs. Ce changement s’explique notamment par la mise en application en France de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) de 2003, qui institue un système de “découplage”, partiel ou total, dissociant le montant des aides directes reçues de l’Union européenne du niveau de production de l’exploitation. En 2006, “les aides découplées proprement dites sont celles liés aux droits à paiement unique (DPU), qui contribuent pour 46% au revenu net d’entreprise agricole”, souligne Agreste. Les autres 9% de subventions non rattachables à la production proviennent du deuxième pilier de la PAC, qui concerne principalement le gel des terres, les indemnités compensatrices de handicap naturel et diverses aides agro-environnementales. Ces aides, totalement déconnectées de la production et conditionnées en grande partie par le respect des bonnes pratiques environnementales, visent à soutenir une agriculture plus extensive, selon Agreste. Par zones géographiques, les subventions non liées à la production dépassent 90% du revenu agricole dans les régions spécialisées en élevage laitier, comme la Normandie et la Bretagne, et représentent entre 50 et 60% dans les zones d’élevage comme le Limousin et la Bretagne. A l’inverse, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Champagne-Ardennes ou l’Alsace en bénéficient moins “en raison du poids des cultures viticoles, fruitières ou maraîchères”, précise la publication. Concernant les subventions rattachées à l’acte de production (et donc non proportionnelles aux quantités produites), 19% provenaient du premier pilier de la PAC (aides à la surface pour les céréales, aides animales) et 3% étaient des aides diverses (indemnités pour calamités agricoles, aides des collectivités locales…). Le taux de soutien de la production est de 17% pour 2006, et a peu varié depuis la réforme de la PAC de 1993. Au total, selon Agreste,”les montants globaux des aides ont peu évolué en 2006″, mais leur structure a changé, “et l’importance des aides découplées est très variable selon la localisation et l’orientation des exploitations”. “Le soutien public demeure donc comme par le passé concentré dans les grandes cultures ainsi que dans l’élevage bovin et ovin. A l’inverse, viticulteurs, arboriculteurs, fruitiers, mairaichers et éleveurs de volailles et de porcs en recoivent peu”, est-il ajouté. |
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