Les Echos : offre surprise de Fimalac, LVMH reste en négociation exclusive

 
 
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Le logo du journal Les Echos (Photo : Stéphane de Sakutin)

[12/07/2007 18:46:56] PARIS (AFP) Le groupe Fimalac a créé la surprise jeudi en surenchérissant sur LVMH pour racheter Les Echos, une offre saluée comme “idéale” par les salariés, bien que le propriétaire britannique du quotidien, Pearson, ait décidé de poursuivre ses négociations avec le géant du luxe.

Un peu plus tard, le géant du luxe a confirmé “sa volonté d’aboutir dans l’acquisition” des Echos, s’étonnant des “attaques” et du “procès d’intention” dont il fait l’objet.

Le groupe de services aux entreprises Fimalac a adressé une “proposition unilatérale” d’achat du groupe Les Echos de 245 millions d’euros, soit 5 M EUR de plus que la somme proposée par LVMH.

L’offre, sollicitée par la direction de la rédaction des Echos, a été approuvée unanimement par la rédaction du quotidien économique, hostile à celle de LVMH.

Dans son offre, Fimalac, qui possède notamment l’agence de notation financière Fitch Ratings, insiste sur les trois points forts inscrits par Pearson dans le mandat de vente des Echos : un bon prix, le maintien de l’emploi et la garantie de l’indépendance éditoriale.

Ce point est crucial pour les salariés, qui estiment les garanties offertes par LVMH à cet égard ne sont qu’un “trompe-l’oeil”.

Fimalac propose, lui, que le directeur de la rédaction ne puisse être nommé “qu’avec l’approbation d’au moins 55% des votes exprimés par les journalistes”.

“Il a spontanément proposé un dispositif qui va plus loin que celui qui était demandé par la Société des journalistes à Pearson”, s’est félicité le président de la SDJ, Vincent de Féligonde.

“Le projet a une logique industrielle, il n’y aura pas de conflits d’intérêts, Marc de Lacharrière (Pdg de Fimalac) est quelqu’un qui s’intéresse à la presse”, a affirmé le directeur adjoint de la rédaction des Echos, Erik Izraelewicz, selon qui “c’est le candidat idéal, le chevalier blanc”.

Il existe une “vraie complémentarité entre un groupe de presse économique et une agence de notation financière qui ont les mêmes objectifs : délivrer de l’information économique et financière”, fait-on valoir dans l’entourage de Fimalac.

Jeudi, les 24 dirigeants des rédactions des Echos ont adressé un courrier au Pdg de Pearson, Marjorie Scardino, pour lui demander d’examiner l’offre de Fimalac.

Mais Pearson est déjà entré en négociations exclusives avec LVMH, une clause qui ne peut être rompue au seul prétexte qu’une nouvelle offre est apparue.

“Nous avons une période de négociations exclusives et nous sommes tenus de la respecter”, a déclaré un porte-parole du groupe britannique, en précisant que l’offre de Fimalac était “clairement un nouvel élément”.

Pour les salariés des Echos, “une négociation exclusive n’est pas une vente obligée” et l’offre de Fimalac est valable jusqu’au 31 décembre, alors que la période de négociations exclusives avec LVMH s’arrête fin octobre, a souligné M. Izraelewicz.

Il est cependant probable que LVMH se retournerait contre Pearson si ce dernier décidait d’entamer des discussions avec Fimalac, après interruption ou échec des négociations.

En outre, nul ne connaît les détails de la clause d’exclusivité qui lient LVMH et Pearson, sur deux points cruciaux : quelles sont les pénalités financières prévues en cas de rupture des négociations par l’une des deux parties ? Existe-il une clause prévoyant à terme la vente à LVMH d’un autre des titres phares du groupe, le Financial Times (FT)?

 12/07/2007 18:46:56 – © 2007 AFP