[13/07/2007 12:36:41] MOSCOU (AFP) Les géants russe Gazprom et français Total ont signé vendredi à Moscou un accord de partenariat pour le développement du gisement gazier russe prometteur de Chtokman, au-delà du Cercle polaire, qui fournira les consommateurs européens et américains. L’accord a été signé au siège de Gazprom par le PDG de Total, Christophe de Margerie, et par Alexandre Ananenkov, vice-président de Gazprom, en l’absence du PDG de la compagnie Alexeï Miller, empêché par des raisons de santé. Au terme de l’accord, une société commune va être chargée de “l’étude, du financement, de la construction et de l’exploitation des infrastructures” pour le développement de la première phase de Chtokman, ont précisé les compagnies dans un communiqué commun. Gazprom et Total détiendront respectivement 75% et 25% de cette société. Les travaux communs pour la réalisation du projet doivent commencer dès juillet 2007. Le PDG de Total, Christophe de Margerie, a indiqué que le groupe investirait quatre à cinq milliards de dollars dans l’exploitation du gisement, le montant total du projet s’élevant à 15 mds d’USD. “Il ne s’agit pas d’une décision finale d’investissement, qui sera prise en 2009 et reste suspendue à la phase d’étude/exploitation, comme dans tout projet pétrolier”, a-t-on toutefois rappelé au siège de Total à Paris. Selon un porte-parole de Total, le groupe français devrait être rémunéré par un quart du gaz produit, qu’il revendra à Gazprom, propriétaire exclusif des droits d’exploitation et de commercialisation. Reste à savoir à quel prix, les tarifs variant fortement selon que le gaz est livré à la Russie ou sur les marchés étrangers. Vendredi, la presse russe affirmait que l’entrée de Total dans Chtokman avait été scellée lors d’une conversation téléphonique mercredi entre les présidents russe et français. Selon le quotidien Kommersant, Vladimir Poutine a décidé de miser sur un partenariat avec Nicolas Sarkozy en Europe, ce qui a changé la donne pour Total, jusqu’à alors en difficultés dans ses projets de développement en Russie.
L’accord prévoit la participation d’autres partenaires étrangers à Chtokman jusqu’à hauteur de 24%, par réduction de la participation de Gazprom, ce dernier ayant annoncé jeudi qu’il garderait le contrôle de la société à hauteur de 51%. L’entrée éventuelle d’autres partenaires “dépendra” des offres qu’ils feront, a commenté Alexandre Ananenkov devant la presse. “Nous attendons d’eux de bonnes propositions ou plutôt de meilleures propositions que celles qu’ils nous ont faites jusqu’ici”, a-t-il dit. Cinq compagnies avaient été initialement présélectionnées pour participer au projet : les norvégiens Statoil et Norsk Hydro, les américains ConocoPhillips et ChevronTexaco ainsi que Total. La première phase de développement du gisement prévoit la production de 23,7 milliards de m3 de gaz naturel par an. Les premières livraisons de gaz par gazoduc devraient intervenir en 2013 et celle de gaz liquéfié (GNL) en 2014. “Les consommateurs pourront être européens, mais aussi les pays du bassin atlantique, y compris les Etats-Unis”, a souligné M. Ananenkov. Ce dernier a précisé qu’en 2e et 3e phase de développement, la production pourrait être de 71,6 milliards de m3 de gaz, puis de 94 milliards de m3 de gaz” en 4e phase. Gazprom avait annoncé jeudi avoir choisi Total comme partenaire pour développer le gisement de Chtokman, dont les réserves sont estimées à 3.700 milliards de mètres cubes de gaz, un revirement après l’annonce en octobre 2006 que Gazprom développerait seul ces réserves très convoitées. |
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