[13/07/2007 08:56:56] TOKYO (AFP) Le numéro un mondial de l’acier Arcelor Mittal et le numéro deux Nippon Steel ont annoncé vendredi un nouveau partenariat, clarifiant ainsi, au terme d’une année de difficiles négociations, leurs relations d’affaires qui s’étaient fortement compliquées. Cet accord de principe, formalisé jeudi soir à New York par le PDG d’Arcelor Mittal, Lakshmi Mittal, et celui de Nippon Steel, Akio Mimura, confirme dans ses grandes lignes l’alliance antérieurement en vigueur entre Nippon Steel et Arcelor, et prévoit une coopération accrue aux Etats-Unis. Le nouveau partenariat va clarifier la situation, alors que les accords techniques et autres coentreprises qui liaient dans le passé Nippon Steel d’une part, et Mittal Steel et Arcelor d’autre part, étaient remis en question après la prise de contrôle l’an dernier d’Arcelor par Mittal Steel. Cette méga-fusion a en effet considérablement bouleversé la donne: alors qu’Arcelor et Nippon Steel étaient auparant de taille comparable, Arcelor Mittal pèse désormais trois fois plus que son homologue japonais en termes de production. Et, peu présent hors d’Asie, Nippon Steel peine à concurrencer un géant dont les usines et les clients s’étendent dans le monde entier. “Les entreprises sont convenues qu’Arcelor Mittal se substituera à Arcelor pour exercer ses droits et obligations dans le cadre de ces accords, avec certaines modifications”, a annoncé Nippon Steel dans un communiqué. La teneur de ces “modifications” n’a pas été précisée. Les accords consistent essentiellement en une alliance stratégique conclue en 2001, en vertu de laquelle Arcelor et Nippon Steel partagent des programmes de recherche et des licences pour les aciers destinés à l’automobile. Cela permet notamment à Arcelor de fournir aux constructeurs automobiles japonais implantés en Europe des aciers répondant aux standards de qualité japonais. Réciproquement, Nippon Steel fournit de l’acier répondant aux standards européens aux usines automobiles européennes installées en Chine. Nippon Steel et Arcelor exploitent par ailleurs conjointement, avec le chinois Bao Steel, une usine d’aciers plats au carbone à Shanghaï. D’un autre côté, Mittal Steel et Nippon Steel possèdent deux coentreprises aux Etats-Unis, également spécialisées dans les aciers pour automobile. Ces deux usines, basées dans l’Indiana, sont I/N Tek (laminage à froid) détenue à 60% par Mittal et à 40% par Nippon Steel, et I/N Kote (galvanisation) contrôlée à parité par les deux groupes. “En ce ce qui concerne les activités conjointes dans les aciers plats pour automobile en Amérique du Nord, les deux entreprises sont en train de discuter et d’étudier leur expansion, et ont l’intention de conclure un accord définitif” dès que possible, a promis Nippon Steel. A la Bourse de Tokyo, l’action du groupe japonais a terminé la séance de vendredi en nette hausse de 1,06% à 859 yens. Ce nouveau partenariat a été conclu après une année de délicates négociations. Même si Nippon Steel n’a d’autre choix que de s’entendre avec Arcelor Mittal pour fournir de l’acier aux usines automobiles japonaises en Europe, les dirigeants du sidérurgiste japonais ne cachent pas leur méfiance à l’égard du numéro un mondial, dont ils craignent les appétits prédateurs. L’automne dernier, Nippon Steel et le numéro trois mondial de la sidérurgie, le sud-coréen Posco, avaient ainsi renforcé leurs participations croisées afin de protéger leur capital contre un éventuel raid boursier hostile, allant même jusqu’à citer “l’émergence d’Arcelor Mittal” comme justification. |
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