[13/07/2007 19:17:43] LA HAYE (AFP) La Cour suprême néerlandaise a autorisé vendredi la vente de LaSalle, filiale américaine d’ABN Amro, levant un obstacle au rachat de la banque néerlandaise par la britannique Barclays, mais la bataille autour de la plus grosse fusion bancaire du monde n’est pas terminée pour autant. Car dans la foulée, le consortium emmené par Royal Bank of Scotland, concurrent pour racheter la banque néerlandaise, a fait savoir qu’il restait dans la course, en annoncant qu’il allait faire une nouvelle offre d’achat à ABN Amro, d’un montant supérieur à celle de Barclays. “La direction n’est pas obligée de recourir à l’assemblée générale des actionnaires” pour vendre LaSalle, a estimé la Cour suprême, cassant la décision rendue il y a deux mois par le Tribunal de commerce d’Amsterdam. Bank of America, avec qui ABN Amro a conclu un accord de vente de LaSalle pour 21 milliards de dollars, “va maintenant procéder aussi rapidement que possible à la transaction”, a indiqué son porte-parole, Frans van der Grint. ABN Amro s’est pour sa part dite “décidée” à vendre LaSalle, mais dans un mémo interne révélé par l’agence néerlandaise ANP, son PDG Rijkman Groenink a souligné que la décision de justice “n’apportait pas toute la clarification nécessaire” et n’était “qu’une étape sur un long chemin” pouvant durer encore des mois. Barclays a estimé que l’arrêt “levait les incertitudes” sur l’issue de la bataille pour ABN Amro. Initialement intéressée principalement par Lasalle, Royal Bank of Scotland (RBS) a précisé vendredi que sa nouvelle offre ne serait pas conditionnée au maintien de la filiale américaine de ABN Amro dans le groupe. La nouvelle offre du consortium (qui comprend aussi Fortis et le groupe espagnol SCH) aura en revanche pour condition qu’ABN Amro ne cède pas d’autres actifs importants, selon son communiqué, qui ajoute qu’une nouvelle annonce sera faite en temps voulu. De son côté, après la décision de la Cour suprême néerlandaise, Peter de Vries, au nom de l’association des petits actionnaires (VEB), pour qui le recours à l’assemblée générale sur la cession est l’unique manière de garantir un concurrence honnête entre les offres, amicale et hostile, s’est déclaré “déçu”. La justice n’en a pas pour autant fini avec ce projet de fusion: la VEB a déposé plainte pour “mauvaise gestion” contre la direction d’ABN Amro, qui aurait utilisé la vente de LaSalle comme “pilule empoisonnée” pour décourager les candidats à la reprise contre Barclays. En avril, ABN Amro et Barclays avaient annoncé une offre publique d’achat amicale, valorisant la banque néerlandaise à 67 milliards d’euros, pour l’essentiel en titres. Le consortium emmené par RBS avait fait une contre-offre en mai, valorisant ABN Amro, y compris LaSalle, à plus de 71 milliards d’euros, en numéraire. Selon le quotidien néerlandais NRC Next, RBS serait à même de poursuivre la bataille seul pour obtenir les branches d’ABN Amro qui l’intéressent, quitte à démanteler le reste ensuite. Enfin, Barclays pourrait augmenter son offre, et rendre le rachat encore moins attrayante pour le consortium. |
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