[15/07/2007 05:51:47] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international (FMI) a formellement ouvert la succession de son directeur Rodrigo Rato, multipliant les gages d’ouverture, mais seule l’Europe a pour l’heure présenté un candidat. “La période de nomination commencera immédiatement et sera close le 31 août 2007”, a indiqué jeudi le FMI. L’Espagnol Rodrigo Rato a annoncé fin juin qu’il quitterait ses fonctions à la fin octobre, avant le terme prévu de son mandat en 2009. “En septembre, le conseil d’administration prendra en considération le ou les candidats qui auront été choisis sur la base du profil de poste défini, sans préférences géographiques”, a ajouté le FMI, au terme d’une description détaillée des qualités requises par la fonction. Le candidat “peut être originaire de n’importe quel des 185 pays membres du Fonds”, a répété le FMI, pour donner des gages d’ouverture à la procédure de sélection. Selon Lex Rieffel, expert en économie internationale auprès du Brookings Institution à Washington, cette initiative du FMI représente un progrès car c’est la première fois qu’un processus clair et transparent est observé pour la désignation de son directeur-général. “C’est en théorie un pas en avant mais cela ne sera concrétisé que si d’autres candidats crédibles et légitimes se présentent”, a-t-il indiqué à l’AFP. Au terme d’une règle non écrite, l’Europe désigne le directeur général du FMI tandis que les Etats-Unis choisissent le président de la Banque mondiale.
Plusieurs nations, notamment les pays émergents (Chine, Inde, Afrique du Sud, Mexique, Brésil) réclament l’abolition de cette règle et le droit de prendre à leur tour la tête de l’organisation dont ils sont aujourd’hui, avec les pays en développement, les principaux clients. “La réalité contemporaine” ne justifie plus “l’entente informelle selon laquelle un Américain, désigné par le président des Etats-Unis, est élu président de la Banque mondiale et le directeur général du FMI est élu parmi les principaux pays d’Europe occidentale”, a estimé vendredi le ministre brésilien des Finances Guido Mantega. Reste que pour l’heure, seule l’Europe a présenté un candidat: l’ancien ministre français de l’Economie, Dominique Strauss-Kahn, surnommé “DSK”. Les ministres des Finances des 27 pays de l’UE se sont entendus pour soutenir sa candidature, que le principal intéressé a aussitôt confirmée. Aucun autre nom n’a émergé depuis, et un consensus plus ou moins explicite semble s’établir. Les Etats-Unis, qui avaient opposé leur veto à la candidature de l’Allemand Koch-Wesser en 2000, qu’ils trouvaient trop “tiers-mondiste”, ont laissé entendre qu’ils n’étaient pas hostile au social-démocrate français. Mercredi, le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson a indiqué que les Etats-Unis “n’interféreraient pas” dans le processus de désignation, de même que les Européens n’ont pas interféré dans celle du nouveau président américain de la Banque mondiale Robert Zoellick. Même le Brésil a implicitement entériné le choix européen, indiquant qu’il ne présenterait pas de candidat et qu’il soutiendrait M. Strauss-Kahn pour peu que celui-ci s’engage à réformer l’institution. L’intéressé semble avoir compris le message. “Je vais maintenant m’attacher à convaincre les autres parties prenantes”, a déclaré M. Strauss-Kahn après sa désignation par les pays de l’UE. “La période qui vient doit être celle de l’adaptation du FMI à la nouvelle donne créée par la mondialisation financière”, a-t-il ajouté. “Il va en effet falloir redéfinir les missions du Fonds ainsi que la place respective des différents partenaires, notamment en donnant aux pays émergents le rôle qui leur revient”, a-t-il conclu. |
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