[16/07/2007 14:13:28] PARIS (AFP) Sur la Toile aussi, adversaires et partisans du “service minimum” se déchirent, mettant en avant leur expérience personnelle des transports en commun, leur rancoeur contre des “syndicats archaïques” ou leur opposition à “une loi liberticide”. Depuis le 9 juillet et jusqu’à début septembre, les internautes sont invités par le ministre du Travail, Xavier Bertrand, “à venir s’exprimer, à donner leur avis, faire partager leurs expériences” sur le site du débat public www.forum.gouv.fr. sur le projet de loi sur le service minimum, dont l’examen débute mardi au Sénat. Il correspond à une promesse de campagne de Nicolas Sarkozy soutenue par la majorité, mais dénoncée comme une “grave atteinte” au droit de grève par la gauche et les syndicats. Dans les 320 contributions récoltées en une semaine sur le site, pour la quasi-totalité anonymes, les adversaires au projet de loi sont majoritaires. Pour “Molinier”, cette future “loi liberticide” ne s’explique que par “la volonté du gouvernement” de préparer son “offensive sur les retraites et la protection sociale en retirant aux salariés les moyens de lutter”. “Son seul but est de rendre la grève plus difficile”, regrette “Fargie”, en dénonçant “un point de vue purement idéologique qui produira l’effet inverse”. Dénonçant un “projet démagogique”, Jean-Marc estime que “Gouvernement et SNCF feraient mieux de s’occuper de l’entretien du matériel et de l’état du réseau ferroviaire”. “Ce sont les conditions journalières de fonctionnement du service public qu’il faut traiter”, renchérit Daniel. Selon lui, c’est “en focalisant sur ce qui est très marginal (les grèves, ndlr) que la manipulation permet d’éviter les vrais problèmes” liés à une détérioration du service public. “A l’heure où la conflictualité dans les transports n’a cessé de décroître aux cours des dix dernières années, il semble plus urgent de régler les problèmes de tous les jours”, insiste Jean-Philippe. Pour David, “ce sont une fois de plus les salariés qui sont montrés du doigt”, alors que, selon lui, “les problèmes quotidiens des transports sont à 98,99% le fait de l’entreprise et de ses dirigeants”. Tout aussi incisifs, les partisans du service minimum saluent un projet de loi toutefois “bien timide” pour Jean-Marc, qui voudrait “90% à 100% du trafic” assuré les jours de grève. “Le droit de grève ne peut être toléré là ou commence la liberté des autres”, écrit-il. Bertrand “en a assez d’une France prise en otage en permanence par une minorité non-représentative que sont les syndicats”. Même si le “droit de grève doit être protégé, il est nécessaire qu’il soit encadré”, dit-il. Les syndicats sont les bêtes noires de certains internautes, comme “Ungaro” qui regrette qu’on “n’ait pu s’en débarasser depuis 1968”. “TM” leur demande de “trouver d’autres modes de contestation que la grève”. Parmi les plus radicaux, Claire réclame “l’automatisation” des transports et “Davdunord” voudrait que l’armée intervienne en cas de grève. Anaelle croit avoir trouvé la bonne formule en affirmant qu'”une grève dans les transports ne gênera jamais un gouvernement mais seulement le pauvre monde”, alors que “la seule (grève) valable est celle des impôts”. Dans un sondage Ifop/Ouest-France, dimanche, 71% des Français se déclarent favorables à une “limitation du droit de grève pour permettre la mise en place d’un service minimum dans les transports”. |
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