Banque ABN Amro : pas découragé, le consortium RBS revient avec une meilleure offre

 
 
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Combo réalisé à partir des logos d’ABN Amro, de RBS, de Fortis, de SCH et de Barclays

[16/07/2007 16:32:08] LONDRES (AFP) Pas découragé par la décision rendue vendredi par la justice néerlandaise, le consortium de banques mené par Royal Bank of Scotland (RBS) pour le rachat d’ABN Amro a présenté lundi une nouvelle offre, presque entièrement en numéraire, contrairement à celle de Barclays, en actions.

Comme Barclays l’espérait, la justice néerlandaise a autorisé la vente de la filiale américaine d’ABN Amro, LaSalle, à Bank of America pour 21 milliards de dollars, sans que les actionnaires d’ABN Amro aient à être consultés, malgré l’énormité de la somme.

Or LaSalle était une pépite convoitée par RBS, qui l’aurait bien mariée avec sa propre filiale américaine Citizens, tandis que Fortis se réserve les activités d’ABN Amro en Europe du nord et Santander les activités italiennes et brésiliennes du groupe néerlandais.

Mais, décidé à l’emporter dans ce qui sera le plus gros rachat bancaire jamais réalisé, le consortium composé de la britannique RBS, de la belge Fortis et de l’espagnole Santander est revenu à la charge lundi avec une nouvelle offre d’un montant égal à la première, 71,1 milliards d’euros, mais dont la partie en numéraire passe de 79% à 93%.

L’offre est supérieure d’environ 11% à celle de Barclays, entièrement en actions.

Le consortium renverse ainsi à son avantage la décision de la justice néerlandaise et anticipe le recouvrement du prix payé par Bank Of America pour LaSalle, qui lui reviendra s’il enlève ABN-Amro.

Outre LaSalle, RBS convoite aussi les lucratives opérations de banque de détail en Asie et de banque d’entreprise d’ABN Amro.

“S’il était intéressant d’acheter ces activités la semaine dernière, il reste intéressant de les acheter cette semaine”, a commenté le directeur général de RBS, Sir Fred Goodwin, lors d’une conférence de presse téléphonique lundi.

Prenant en compte la perte de LaSalle, RBS a cependant révisé en baisse ses prévisions de synergies, passant de 2,9 à 1,8 milliard d’euros d’économies.

Le directeur général de Barclays John Varley a souligné que le consortium “faisait face à des obstacles considérables du point de vue de la régulation et des actionnaires”. Certains actionnaires de RBS notamment ont critiqué ces dernières années sa politique acquisitrice.

Les actionnaires de Barclays sont cependant eux aussi inquiets. L’un d’eux, le fonds Atticus, lui a même demandé de retirer son offre sur ABN Amro.

Lundi, John Varley a maintenu que l’offre de Barclays “apporterait davantage de valeur à long terme aux actionnaires d’ABN Amro” tout en assurant que Barclays “ne poursuivrait cette transaction que sur des termes favorables à ses actionnaires”.

Le consortium pourrait cependant avoir marqué un point décisif, selon les analystes.

“La logique voudrait que Barclays se retire”, a résumé Antony Broadbent de Sanford Bernstein, tout en soulignant que les fortes personnalités présentes dans ce dossier pourrait faire dérailler cette logique. D’autres rumeurs prêtent à Barclays d’accepter de s’allier avec une autre banque européenne pour l’emporter.

Un des principaux actionnaires, et de Barclays et de RBS, a jugé pour sa part, sous couvert d’anonymat, que “Barclays n’était probablement pas en mesure de combler le fossé” qui existe désormais entre les deux offres, en soulignant que “les investisseurs vont naturellement vers l’offre la plus élevée et qu’une offre en numéraire dépasse systématiquement une offre en actions”.

Pour lui, “on est proche de la fin du jeu”, en faveur du consortium.

Barclays a désormais jusqu’au 23 juillet pour remonter son offre. Le rachat d’ABN-Amro lui permettrait de constituer le numéro deux européen de la banque et le numéro cinq mondial.

 16/07/2007 16:32:08 – © 2007 AFP