Regain de spéculations autour d’une cession de Volvo par Ford

 
 
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Le siège mondial de Ford à Dearborn au Michigan (Photo : Jeff Haynes)

[16/07/2007 18:26:07] DETROIT (AFP) Des spéculations sur une vente de Volvo par Ford ont ressurgi lundi, alors que beaucoup d’analystes applaudissent à l’idée d’une cession de ses marques de haut de gamme par le constructeur automobile américain.

Ford a évoqué lundi une telle possibilité pour sa marque suédoise, qui a déjà fait l’objet de rumeurs ces derniers mois, évoquant une revue stratégique de ses activités mais indiquant qu’aucune discussion n’avait lieu avec un acheteur potentiel.

“Ford est en pleine revue stratégique de toutes ses opérations, y compris Volvo”, a expliqué à l’AFP Tom Hoyt, un porte-parole de Ford.

“Mais autant que je sache, nous ne sommes pas en discussions avec un autre constructeur en vue de céder Volvo”, a-t-il ajouté, faisant référence à des spéculations en Europe sur un intérêt du constructeur allemand BMW.

Ces déclarations font suite à des informations dans la presse américaine lundi, affirmant que Ford envisage de céder Volvo en plus des marques Jaguar et Land Rover.

La cession permettrait à Ford de dégager des liquidités pour financer sa restructuration en Amérique du nord, région qui lui a causé l’an dernier une perte nette historique de 12,6 milliards de dollars.

Selon une source proche du dossier citée par le Wall Street Journal, l’idée d’une vente de Volvo a fait son chemin chez Ford et elle est aujourd’hui considérée en interne comme ayant 50% de chances d’aboutir.

“Une vente de Volvo est assurément plausible”, relève Rebecca Lindland, analyste chez Global Insight. “Ford a besoin d’amasser le plus de liquidités possibles pour financer sa restructuration”.

Ford, menacé d’être supplanté comme no2 aux Etats-Unis par le Japonais Toyota, a mis en place un plan de restructuration qui prévoit d’ici 2009 la fermeture de 16 usines et la suppression de 44.000 emplois en Amérique du Nord, avec une diminution de sa gamme de produits.

Selon Rebecca Lindland, Volvo, que Ford avait acquis en 1999 pour 6,5 milliards de dollars, pourrait rapporter jusqu’à 8 milliards de dollars, un prix élevé mais justifié par sa bonne image de marque.

Ce prix pour Volvo s’ajouterait à quelque 10 milliards de dollars pour les actifs combinés de Jaguar et Land Rover, selon une estimation de David Healy, analyste chez Burnham Securities.

Le New York Times a également affirmé lundi que Ford avait fixé à jeudi, lorsqu’il publiera ses résultats trimestriels, la date limite pour que les parties intéressées par une acquisition de Jaguar et Land Rover déposent des offres.

Reste que le fruit d’une telle vente serait d’autant plus nécessaire pour Ford que sa situation financière, particulièrement en Amérique du nord, est jugée “très sérieuse” par Dave Cole, du centre de recherche Center for Automotive Research qui estime que le groupe risque même une crise de liquidités.

Ford a déjà cédé en mars la marque britannique de voitures de sport Aston Martin à un consortium au Royaume-Uni pour 925 millions de dollars.

Concernant Volvo, un éventuel désengagement de Ford ne signifierait pas pour autant un retrait du groupe en Europe: ce dernier prévoit d’investir environ 900 millions de dollars pour moderniser une usine basée en Roumanie, à Craiova, destinée à produire 300.000 véhicules et 300.000 moteurs par an à partir de 2011.

Côté financier, le marché attend jeudi une nouvelle perte pour le 2e trimestre 2007. Le groupe a perdu 282 millions de dollars au 1er trimestre et 12,7 milliards de dollars en 2006.

 16/07/2007 18:26:07 – © 2007 AFP