Le
Japon est un modèle à suivre. C’est indéniable. A voir certains de leurs
produits et leur fiabilité, personne ne peut trouver à redire.
Exemple, et excusez cette pub gratuite, Toyota, Mistubishi ou Sony.
Il y a cependant un domaine où l’on ne connaissait pas vraiment le Japon
et où voilà, le pays du Soleil Levant vient de briller. Celui de la
bienfaisance. J’apprends ainsi, que depuis plusieurs mois, un étrange
bienfaiteur dépose des enveloppes contenant des billets de 10.000 yens (une
centaine de dinars) dans les toilettes pour hommes à travers le pays.
«Depuis juin, dixit le Figaro, l’équivalent des dizaines de milliers de yens
ont ainsi été découverts, selon un mode opératoire identique : en papier
traditionnel japonais, les 425 enveloppes étaient toutes accompagnées d’une
lettre anonyme, calligraphiée au pinceau, disposée près d’un lavabo ou sur
un sèche-main, sur laquelle le «mécène» exhorte à accomplir de «bonnes
actions», comme «sachez faire fructifier l’héritage de 10.000 yens ci-joint
pour votre édification personnelle». Ou encore : «s’il vous plaît,
engagez-vous avec un cœur généreux dans toute sorte de bonnes actions.
Puissiez-vous être serein». Le montant des «dons» s’élève au total à quelque
4,5 millions de yens ! Faites le calcul combien ce montant aurait fait
d’heureux chez nous ! Nous devrions
nous inspirer de ce bienfaiteur des WC japonais.
Un acte de bienfaisance, même contrefait, mérite d’être imité. Et nous
méritons vraiment de la bienfaisance, entre nous ! Jugez-en. Un mendiant qui
vous demande une pièce et vous vous dites, c’est un usurpateur, il en fait
son boulot, je ne donne rien ! Et vous avez, ainsi, la conscience tranquille
et ne vous vous interrogez nullement s’il est réellement dans le besoin. Un jeune promoteur vient vous voir pour que vous lui financiez
son idée et vous vous dites, pour qui se prend ce gamin ? Croit-il que je
jette mon fric par la fenêtre ? Et vous allez directement trouver, parmi vos
collaborateurs, quelqu’un capable d’exécuter les mêmes idées. Un subordonné
vous fait un travail de tonnerre et vous vous pressez de le jeter (le
travail, pas le subordonné) à la poubelle, en prenant soin, bien sur, de lui
piquer ces mêmes idées avant de vous faire valoir devant le big boss. Je
l’ai dis, notre sport national est de s’approprier le travail et les idées
des autres.
Ce serait donc bien si, de temps à autre, on pique certaines bonnes idées
qui ne font aucun mal au volé et beaucoup de bien au voleur !
Le
