[18/07/2007 15:06:53] LONDRES (AFP) La troisième tentative de rachat du groupe de tabac franco-espagnol Altadis par le britannique Imperial Tobacco paraît être la bonne, et les Gauloises devraient bientôt se marier au papier Rizla pour former un nouveau géant mondial dans un secteur en pleine consolidation. Altadis a accepté mercredi une offre de rachat à 50 euros par action du groupe britannique Imperial Tobacco, qui la valorise à 12,8 milliards d’euros, et dette comprise, représente 16,2 milliards d’euros. Elle avait rejeté au printemps deux précédentes approches du groupe britannique, à 45 puis 47 euros par action. Le conseil d’administration d’Altadis juge l’offre “attractive”, mais il ne la recommandera cependant aux actionnaires qu’en l’absence d’offre plus élevée. Pour ceux qui voudraient interrompre le mariage, “il faut parler tout de suite ou se taire” pendant un long moment, a remarqué la banque allemande Dresdner Kleinwort. L’annonce de mercredi met en effet sous pression le fonds d’investissement CVC, qui avait présenté une offre équivalente au printemps en compagnie du fonds PAI, mais qui a depuis été abandonné par son partenaire. Il signale aussi aux numéros un et deux mondiaux, l’américain Altria et le britannique British American Tobacco (BAT), qu’il est temps de se mouvoir si, comme les rumeurs l’ont parfois indiqué, Altria est intéressé par Imperial Tobacco et BAT par Altadis. La tendance est actuellement au resserrement du nombre de grands groupes de tabac, qui, confrontés à la multiplication des lois restreignant l’usage de la cigarette, cherchent en effet à s’allier pour faire des économies. Avec un rachat d’Altadis par Imperial, qui conforterait la place de quatrième d’Imperial, ils ne seraient plus que quatre géants, le troisième Japan Tobacco International (JTI) ayant renforcé sa position l’an dernier en rachetant le sixième, le britannique Gallaher. Dans le cas d’Imperial et Altadis, l’économie annuelle serait de 300 millions d’euros par an au bout de deux ans, avec néanmoins des coûts de restructuration initiaux de 470 millions d’euros.
Altadis (Gauloises, Gitanes, cigares cubains) a enregistré en 2006 un chiffre d’affaires hors taxes de 3,97 milliards d’euros et Imperial Tobacco (JPS, cigarettes Davidoff, papier à rouler Rizla) de 4,7 milliards d’euros. Les deux groupes emploient un total d’environ 42.000 personnes, dont pas loin des deux tiers pour Altadis. Dans une conférence de presse téléphonique mercredi, le directeur général d’Imperial Tobacco Gareth Davies a indiqué qu’Imperial avait l’intention de vendre certains actifs d’Altadis, évalués à 650 millons d’euros. Il a souligné qu’un accord permettrait à Imperial d’accroître sa position en Allemagne et en France, de maintenir sa position dominante au Royaume-Uni et en Espagne et de s’étendre au Maroc, en Italie, en Russie, en Pologne et en Finlande. Le patron d’Imperial s’est réjoui à l’idée d’exporter vers les pays émergents les Gauloises, mais aussi “l’extraordinaire série de marques de cigares” d’Altadis. La compagnie franco-espagnole possède en effet les marques de havanes les plus prestigieuses, Montecristo, Romeo y Julieta ou Cohiba, entre autres, grâce aux 50% qu’elle possède dans la compagnie nationale cubaine Habanos. Ils représentent 22% de son chiffre d’affaires. Pour financer son offre, Imperial compte se voir accorder une facilité de crédit de 9,2 milliards de livres (environ 13,5 milliards d’euros) et procéder à une augmentation de capital de 5,4 milliards de livres. Le directeur général d’Altadis Antonio Vazquez et le président Jean-Dominique Comolli, entreront au conseil d’administration d’Imperial Tobacco à l’issue de la transaction, a précisé le groupe britannique. |
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