[18/07/2007 18:06:22] WASHINGTON (AFP) Le président de la banque centrale américaine Ben Bernanke a rendu un diagnostic prudent sur l’économie mercredi, avec d’une part un ralentissement prévu de la croissance lié aux difficultés immobilières et d’autre part une menace persistante du côté de l’inflation. “Dans l’ensemble, l’économie américaine semble devoir croître à un rythme modéré au second semestre, avec un petit raffermissement attendu en 2008 à un niveau proche du plein potentiel de l’économie”, a affirmé M. Bernanke dans un discours devant le Congrès. La banque centrale, qui présentait à cette occasion ses prévisions semestrielles, a révisé en baisse d’un quart de point sa prévision de croissance pour 2007 et 2008. En 2007, le produit intérieur brut (PIB) devrait croître entre 2,25 et 2,5% avant une fourchette de 2,5 à 2,75% l’an prochain. La révision à la baisse provient largement de la correction du secteur de l’immobilier résidentiel, a affirmé M. Bernanke, en s’inquiétant des possibilités de contagion à la consommation si la crise s’avérait plus grave que prévu. Notamment les problèmes liés au secteur “subprime” (celui des prêts à risques) qui “vont probablement encore empirer avant qu’une amélioration soit en vue”, selon lui. Les difficultés du secteur ont encore été illustrées mercredi par une annonce de la maison de courtage Bear Steans, qui a affirmé que deux de ses fonds spécialisés dans l’immobilier à risque ne valaient quasiment plus rien. Autre exemple de cette crise durable, les permis de construire ont lourdement chuté en juin (-7,5%), ce qui augure mal de l’activité du bâtiment dans les mois à venir. Sur ce plan, M. Bernanke a assuré que la banque centrale allait chercher à améliorer la protection des emprunteurs en proposant des modifications à la loi sur les prêts hypothécaires, dans le sens d’une plus grande clarification des conditions consenties notamment. Elle va aussi s’attaquer aux pratiques de prêt “déloyales ou trompeuses”, a-t-il affirmé. Du côté de l’inflation, la Fed a laissé inchangées ses prévisions pour cette année et l’an prochain, avec un retour progressif en dessous de 2% qui est son seuil de tolérance. M. Bernanke a toutefois affirmé qu’il était trop tôt pour crier victoire. Peu auparavant, le gouvernement avait fait état d’une hausse plus forte que prévu (+0,2%) des prix à la consommation en juin, en raison du bond du prix de l’alimentation. Pour la Fed, l’inflation demeure l'”inquiétude prédominante” et la “vraie question” est de savoir si la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation réussirait à faire dérailler l’inflation générale. Un tel scénario pourrait se produire si les producteurs répercutaient sur les consommateurs les hausses des coûts. “L’autre possibilité est que les consommateurs, ayant vu pendant plusieurs années de fortes hausses des coûts de l’énergie et de l’alimentation, commencent à perdre confiance dans la Réserve fédérale pour empêcher une hausse de l’inflation à l’avenir”, a-t-il ajouté. Il faut à tout prix éviter un tel cas de figure car “une fois que cela se produit, il est beaucoup plus difficile de maintenir l’inflation basse”, a-t-il ajouté. La Fed a maintenu son principal taux directeur inchangé à 5,25% depuis plus d’un an. Enfin M. Bernanke s’est voulu rassurant sur le dollar, assurant qu’il n’anticipait pas une répétition de la crise des années 1979-1980 qui avaient vu une chute de la valeur du billet vert. |
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