La vente ou non de Dow Jones à Murdoch se règlera en famille

 
 
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Le PDG du groupe News Corp., Rupert Murdoch, le 26 janvier 2007 à Davos (Photo : Pierre Verdy)

[18/07/2007 17:55:59] NEW YORK (AFP) Tout se jouera lundi prochain au cours d’une grande réunion de famille: après le feu vert du groupe Dow Jones mardi à une vente au magnat Rupert Murdoch, l’opération est maintenant suspendue au verdict des Bancroft, la famille qui contrôle le groupe de presse depuis 1902.

Un porte-parole de la famille a confirmé mercredi que la réunion était prévue lundi 23 juillet. Ensuite les Bancroft, qui ensemble contrôlent 64% des droits de vote, auront “plusieurs jours” pour se décider.

Mardi soir, le conseil d’administration de Dow Jones a voté pour la vente à une très large majorité, à l’exception de trois administrateurs, dont deux membres de la famille Bancroft.

Ce vote n’oblige pas la famille à accepter mais pèsera lourd dans leur choix, car un refus désavouerait la direction de Dow Jones.

Rupert Murdoch, patron de l’empire des médias News Corp., a offert début mai 5 milliards de dollars pour racheter Dow Jones, qui possède le Wall Street Journal, l’agence d’informations financières Dow Jones, l’hebdomadaire financier Barron’s et la base de données Factiva.

Selon le Wall Street Journal, le score est très serré entre partisans et opposants et le résultat final reste imprévisible.

Il ne sera pas nécessaire que toute la famille accepte: si la moitié environ est d’accord, cela pourrait suffire à donner une majorité à M. Murdoch, étant donné l’opinon plutôt favorable des autres actionnaires, selon le WSJ.

Le groupe News Corp. s’est réjoui mardi soir du vote du conseil de Dow Jones, en se gardant bien de crier victoire.

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Un exemplaire du Wall Street Journal (Photo : Stan Honda)

“News Corp. et son conseil d’administration sont reconnaissants au conseil de Dow Jones pour son vote solide en faveur de notre offre de rachat”, a indiqué le groupe, ajoutant que Dow Jones, associé à News Corp., serait “un groupe encore plus formidable et respecté”.

Le verdict final de la famille conclura trois mois de négociations mouvementées, où les Bancroft ont d’abord opposé une fin de non-recevoir à M. Murdoch, avant d’accepter d’en discuter, tout en restant extrêmement divisés.

Rupert Murdoch a eu bien du mal à négocier avec une nébuleuse familiale de plus d’une trentaine de personnes de plusieurs générations, dont peu s’appellent encore Bancroft, nom du gendre de l’acquéreur de Dow Jones en 1902, Clarence Barron.

Certains veulent vendre, d’autres espèrent encore que M. Murdoch offrira davantage, et les plus hostiles, surtout Leslie Hill, une ex-pilote de ligne, se sont démenés pour chercher par exemple d’autres repreneurs.

Mais la position des opposants s’est affaiblie quand finalement aucun autre candidat ne s’est présenté, probablement découragé par le prix élevé proposé d’emblée par Murdoch — 67% de plus que le cours de Dow Jones fin avril.

A noter que Rupert Murdoch, d’abord critiqué par de nombreux éditorialistes et hommes politiques américains, a ces dernières semaines obtenu des commentaires plus favorables.

Dernier soutien, inattendu et de poids, celui de l’ancien vice-président Al Gore, qui dans une interview au New York Times mercredi a défendu Rupert Murdoch comme un défenseur des opinions indépendantes et un homme de parole.

Si la famille refuse, estiment les analystes, l’action Dow Jones risque de retomber brutalement à ses niveaux précédents, autour de 40 dollars.

D’autant que les journaux américains vont mal: selon la fédération Newspaper association of America, leurs recettes publicitaires ont baissé de 4,8% au premier trimestre 2007, et encore davantage en avril et en mai, malgré la croissance de 31% des recettes de leurs sites internet, qui ne leur apportent que 5% du total.

 18/07/2007 17:55:59 – © 2007 AFP