Chine : la croissance garde un rythme effréné, nouvelles mesures attendues

 
 
SGE.DEJ08.190707073435.photo00.quicklook.default-245x139.jpg
Un Chinois passe devant une publicité sur un nouveau programme immobilier à Pékin le 19 juillet 2007 (Photo : Teh Eng Koon)

[19/07/2007 07:40:39] PEKIN (AFP) Avec plus de 11% de croissance au premier semestre, l’économie chinoise a poursuivi sa progression sur un rythme effréné qui renforce les craintes de surchauffe et augure de nouvelles mesures restrictives du gouvernement.

Déjouant les prévisions des économistes, le produit intérieur brut a connu une progression de 11,5% entre janvier et juin et de 11,9% au deuxième trimestre, toujours largement nourrie par les exportations.

La dernière fois que l’économie avait connu un tel rythme remonte à 1994, lorsque le chiffre pour toute l’année avait été de 13,1%. La semaine dernière, la Chine avait révisé à la hausse son taux de croissance économique en 2006 à 11,1%, contre 10,7% auparavant.

A ce rythme, la Chine devrait détrôner l’Allemagne comme troisième économie mondiale à la fin de l’année, après avoir dépassé la Grande-Bretagne et la France en 2005.

Selon la Banque mondiale, le PIB de l’Allemagne s’élevait à la fin 2006 à 2.900 milliards de dollars sur un an, alors que celui du géant asiatique, sur le seul premier semestre, a atteint 1.400 milliards de dollars.

Le porte-parole du BNS a averti que cette croissance galopante allait contraindre le gouvernement à renforcer sa politique antisurchauffe.

“Nous continuerons à renforcer et à améliorer les mesures de contrôle macroéconomiques”, a-t-il dit, alors que le matin même, le China Securities Journal estimait en Une qu'”il devient de plus en plus évident que la croissance est en train de passer d’un rythme relativement rapide à la surchauffe”.

“Nous voyons bien que l’économie est en surchauffe, nous nous attendons à ce que le gouvernement prenne de nouvelles mesures bientôt”, a également souligné Li Huiyong, économiste chez Shenyin Wanguo Securities à Shanghai.

Pékin a déjà engagé toute une série d’actions cette année pour freiner la machine, dont deux hausses de taux d’intérêt, cinq hausses de taux de réserves obligatoires des banques et des mesures fiscales pour tenter de freiner ses exportations.

Hong Liang, économiste chez Goldman Sachs basé à Hong Kong, s’attend en particulier à ce que le gouvernement relève, pour la troisième fois, les taux d’intérêt de 27 points de base d’ici la fin du mois.

Cependant, relève-t-il, les ajustements nécessaires pourraient être retardés en raison du calendrier politique, car le Parti prépare son XVIIe Congrès à l’automne.

La Chine souhaite une croissance qui dépend moins des exportations et plus de la consommation intérieure, et soit plus respectueuse de l’environnement.

Un excédent commercial record en juin (26,91 milliards de dollars, environ 20 milliards d’euros), qui place la Chine sur la voie d’une nouvelle performance à l’export en 2007, risque d’envenimer un peu plus les relations avec ses deux principaux partenaires commerciaux, les Etats-Unis et l’Union européenne.

Par ailleurs, l’inflation a bondi en juin, à 4,4% (3,2% pour les six premiers mois), dépassant l’objectif annuel des autorités (3%). Les autorités ont blâmé la flambée des prix du porc en Chine, viande la plus consommée par la population.

Cette forte croissance devrait constituer aussi un obstacle pour arriver à une économie moins vorace en énergie.

“La taux de croissance est si élevé que l’objectif de réduire la consommation d’énergie (par unité de PIB) de 20% d’ici 2010 ne sera pas réalisable”, affirme Qi Jingmei, chercheur au Centre d’information de l’Etat, un centre dépendant du Conseil d’Etat (gouvernement).

 19/07/2007 07:40:39 – © 2007 AFP