Japon : les réseaux télécoms vulnérables mais précieux en cas de séisme

 
 
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Une rue de Kashiwazaki au Japon déformée par le séisme, le 17 juillet 2007 (Photo : Kazuhiro Nogi)

[19/07/2007 08:04:46] TOKYO (AFP) Les réseaux de télécoms, infrastructures cruciales à l’instar des conduites d’eau et des lignes électriques, sont très vulnérables en cas de séisme et autres calamités naturelles, mais les récentes innovations technologiques en font de précieux auxiliaires des secours.

Les installations cellulaires des trois plus gros opérateurs mobiles japonais, NTT DoCoMo, KDDI et Softbank, ne sont pas sortis indemnes du séisme meurtrier qui a frappé lundi la province de Niigata (centre).

D’une magnitude de 6,8 sur l’échelle ouverte de Richter, la principale secousse tellurique a provoqué d’importantes coupures d’électricité et endommagé des câbles de transmission optiques.

Ces dégradations ont engendré l’extinction momentanée de plusieurs antennes relais, privant de téléphone mobile des centaines de personnes.

Softbank a subi les plus lourds dégâts avec 93 sites touchés, NTT DoCoMo en a signalé douze ponctuellement hors service et KDDI seulement trois.

Mercredi, la quasi totalité des antennes étaient réparées.

“L’Etat et les collectivités locales, de même que le centre de gestion des désastres et les services de secours, disposent de leurs propres réseaux hertziens et de liaisons par satellite”, explique-t-on au ministère des Télécommunications. Ils ne sont donc pas totalement dépendants des opérateurs, même s’ils exploitent également en partie leurs infrastructures.

Le géant des télécoms NTT, qui reste susceptible de réquisition par l’Etat même s’il est depuis longtemps privatisé, a en outre installé dans les centres où sont hébergés des sinistrés une vingtaine de cabines publiques gratuites.

Des bornes de chargement de mobiles et des terminaux ont également été mis à la disposition des sans-abri par NTT DoCoMo.

Les opérateurs proposent par ailleurs une palette de services spécifiques pour leurs abonnés et les secouristes.

Ainsi, comme après chaque typhon ou tremblement terre dévastateur, ont-ils ouvert un “tableau d’informations”, accessible en deux clics.

Il permet à chacun de poster rapidement un message depuis son mobile.

“On peut écrire par exemple +tout va bien+, +donne-nous des nouvelles+ ou toute autre phrase de 100 caractères maximum à l’attention de proches”, explique Softbank (dans l’écriture japonaise, cent caractères permettent de composer un message relativement long).

Un service similaire existe en mode vocal accessible depuis n’importe quel téléphone en composant le “171”.

KDDI propose, lui, un outil de radioguidage sonore et cartographique spécial pour les situations de désastre. Il permet de rejoindre un lieu en empruntant le chemin le plus sûr, grâce à la localisation en temps réel.

“Le système fonctionne même si la liaison avec le réseau cellulaire est interrompue car le repérage ne s’effectue que sur la base du signal reçu par satellite GPS”, détaille un ingénieur de KDDI.

A la demande des services d’urgence, tous les téléphones portables vendus au Japon depuis le 1er avril sont dotés d’un récepteur GPS afin de localiser la provenance d’un appel même si la personne, en cas de panique, ignore où elle se trouve.

NTT DoCoMo vient enfin de concevoir un casque de protection équipé d’un module de communications sans fil à haut débit, d’un récepteur GPS, de plusieurs capteurs de mesures, d’une lampe, d’un micro d’un panneau solaire et d’une caméra frontale.

“Cet équipement, porté par un secouriste, lui permet d’adresser automatiquement en temps réel les images de la situation vers un centre de gestion, tout en les commentant et en restant totalement libre de ses mouvements”, précise un chercheur de l’entreprise spécialisée Tanizawa, co-développeur du casque.

 19/07/2007 08:04:46 – © 2007 AFP