Le FMI, qui évoque un “boom mondial”, va réviser ses prévisions

 
 
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Le logo du Fonds monétaire international

[19/07/2007 19:48:05] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international (FMI) va réviser mercredi, vraisemblablement à la hausse, ses prévisions de croissance, a annoncé jeudi son économiste en chef Simon Johnson, évoquant un “boom mondial”.

En matière d’inflation, l’expert a relevé l’émergence d’un “choc des prix alimentaires dans le monde”, lors d’une rencontre avec des journalistes.

Il s’est en revanche montré rassurant au sujet des changes, affirmant qu’il était “à l’aise” avec la vigueur quasi-historique de l’euro et que la politique monétaire chinoise allait “dans la bonne direction depuis un moment”.

Seule l’absence d’inflation au Japon le rend “perplexe”.

“On nous avait reproché d’être trop optimistes à l’époque de nos prévisions de printemps”, qui tablaient sur 4,9% de croissance mondiale en 2007 et 2008. “Permettez-moi de vous dire que nous sommes assez satisfaits d’avoir été optimistes”, a-t-il déclaré, sans précision.

“Les Etats-Unis continuent de donner des signes de faiblesse, comme nous l’avions anticipé, mais les autres économies mondiales ont très bien fonctionné”, a-t-il poursuivi, citant les bonnes performances de l’Europe (en particulier l’Allemagne) et des pays émergents (la Chine et l’Inde).

“Il s’agit d’un boom mondial”, a-t-il souligné.

Au sujet de l’économie américaine, M. Johnson estime qu’elle va “se reprendre assez rapidement alors que le dollar s’est déjà déprécié — ce qui va favoriser les exportations — mais aussi parce que nous pensons que l’investissement des entreprises va augmenter (…) et que la consommation semble très solide”.

En matière de changes, M. Johnson ne partage ni les craintes de surévaluation de l’euro, ni de sous-évaluation durable du yuan.

S’agissant de la monnaie européenne, “il y a eu quelques exagérations et de mauvaises perceptions”, a-t-il estimé.

L’euro évoluait à très courte distance de son record historique de 1,3833 dollar, jeudi, grimpant dans la matinée, en Europe, à 1,3831 dollar.

“Ce qui importe vraiment est le taux de change effectif”, a estimé M. Johnson. Or “depuis janvier-février, (l’euro) ne s’est apprécié que de 2%, c’est très peu”, a-t-il dit.

Le taux de change effectif prend en compte la valeur de la monnaie vis-à-vis d’une ensemble de devises, et inclut des pondérations faisant valoir le volume des échanges avec les pays concernés, a-t-il détaillé.

S’agissant du yuan, M. Johnson s’est montré très conciliant à l’égard de la politique monétaire chinoise dont “l’orientation est bonne depuis un moment”.

“Nous devons reconnaître que la Chine s’est très bien débrouillée”, a-t-il souligné: “Les accabler de critiques n’est pas une bonne idée”.

“La Chine est un argument excessivement utilisé par les politiciens” pour défendre des positions protectionnistes à visées électoralistes, a-t-il lancé.

Fin juin, les autorités chinoises avaient fait part de leurs “réserves” au sujet de nouvelles règles adoptées par le FMI pour surveiller les changes, soupçonnées d’être employées pour accuser Pékin de manipuler sa devise.

La question du taux de change du yuan est une pomme de discorde entre la Chine et les Etats-Unis. Jugeant la monnaie chinoise sous-évaluée, les Etats-Unis exhortent régulièrement Pékin à s’engager dans la voie de la flexibilité des changes.

Enfin, le FMI a signalé une forte augmentation des prix des denrées alimentaires dans le monde, en raison d’une hausse de la demande et du développement de la production d’éthanol au Etats-Unis.

“C’est une nouveauté depuis le printemps”, date des dernières prévisions économiques du FMI, a souligné M. Johnson, ajoutant que “personne n’avait anticipé l’impact que cela allait avoir cette année”.

 19/07/2007 19:48:05 – © 2007 AFP