[20/07/2007 06:47:55] PARIS (AFP) Le salaire des chefs d’entreprises a sensiblement augmenté entre 1995 et 2005, surtout dans la finance et l’immobilier, et les écarts de rémunération dépendent de la taille et du secteur de l’entreprise, mais aussi de l’âge et du sexe des dirigeants. La très grande majorité des dirigeants, en particulier ceux qui sont à la tête de très petites entreprises, ont un statut de non-salarié, rappelle l’Insee qui publie cette étude vendredi, puisque seuls 190.000 d’entre eux sont salariés sur 2,2 millions environ. L’étude s’est penchée uniquement sur cette minorité, et s’en est tenue à l’étude des rémunérations sous forme de salaires nets, comprenant les primes mais pas les stock-options ou tout autre revenu du capital dans le cas où le PDG est également actionnaire. Elle montre que le salaire des PDG de moyennes et grandes entreprises (50 salariés et plus) “a augmenté sensiblement au cours de ces 10 dernières années”, soit +1,3% par an en moyenne en euros constants. C’est une hausse plus soutenue que celle du salaire moyen de l’ensemble du privé (+0,6%) et notamment celui des cadres (+0,2%). L’Insee note aussi que la hausse moyenne du salaire des PDG était de +1% par an entre 1995 et 2000, et s’est ensuite accélérée à +1,6% par an jusqu’en 2005. Dans la deuxième période, “cette hausse est particulièrement forte dans certains secteurs et pour les plus grandes entreprises dont les états-majors sont plus internationaux, se rapprochant ainsi des normes anglo-saxonnes en la matière”, explique l’étude. Par secteur, c’est dans les activités financières et immobilières que le salaire des PDG s’est accru le plus rapidement (+3% en 10 ans), ainsi que dans les services aux entreprises (+2,2%). De manière générale, les différences de rémunérations sont plus marquées d’une entreprise à l’autre pour les patrons que pour les cadres, indique l’Insee. Et si le salaire annuel net moyen des chefs d’entreprise salariés s’élevait en 2005 à 49.700 euros, un niveau très proche de celui des cadres du privé (44.600), cette moyenne cache de grandes disparités. Ainsi, le salaire moyen était de 43.300 pour les PDG d’entreprises de moins de 50 salariés, mais de 111.000 euros pour ceux qui dirigeaient une entreprises de 50 à 99 salariés et 470.000 euros pour ceux qui étaient à la tête d’une entreprise de plus de 2.000 personnes. Le salaire est aussi très différent dans les entreprises indépendantes (93.000 euros annuels) et dans les filiales ou les têtes de groupes (environ 140.000 euros annuels). Et les PDG étaient mieux payés dans les activités financières et immobilières que dans la construction: 212.000 euros de moyenne contre 96.000. L’âge est aussi un facteur déterminant puisqu’un PDG de 55 ans ou plus gagnait 31,1% de plus qu’un PDG de moins de 45 ans. Les différences sont également nettes suivant la situation géographique (les patrons d’Ile-de-France gagnaient 42,6% de plus que les provinciaux) et la nationalité des dirigeants (+11,2% pour les étrangers travaillant en France par rapport aux nationaux). Enfin, le sexe est discriminant, même si les femmes ont connu un rattrapage de leur salaire en 10 ans (+2,5% en moyenne par an contre +1,2% pour les hommes). Toutes choses égales par ailleurs, l’écart salarial entre un homme PDG et une femme PDG est passé de 45,7% en 1995 à 28% en 2005. Enfin, l’Insee note au passage que le PDG n’est pas toujours le mieux payé de son entreprise. Ainsi, dans 2 entreprises sur 10, il n’a pas le salaire le plus élevé, et cette proportion augmente avec la taille de l’entreprise. |
||
|