Plan-de-Campagne : le bras de fer continue entre syndicats et enseignes sur l’ouverture le dimanche

 
 
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Un panneau de Castorama indiquant l’ouverture du magasin le dimanche, le 22 juilllet 2007 dans la zone commerciale de plan-de-Campagne à Marseille (Photo : Patrick Valasseris)

[22/07/2007 16:57:42] MARSEILLE (AFP) Le bras de fer a continué dimanche dans la zone commerciale de Plan-de-Campagne entre des syndicats opposés à l’ouverture des magasins le dimanche et des enseignes qui s’appuient sur les dérogations municipales et les “facilités” envisagées par la ministre de l’Economie Christine Lagarde pour braver les décisions de justice.

Le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence avait enjoint mardi quatre grandes enseignes (Castorama, Fly, Conforama et Tati) de “respecter le repos dominical” sous peine d’une astreinte de 5.000 euros par salarié et infraction constatée. Or dimanche seul Fly gardait portes closes, les autres passant outre.

152 autres enseignes de Plan-de-Campagne, située entre Marseille et Aix-en-Provence et réputée comme la plus vaste zone commerciale de France, étaient elles autorisées à ouvrir par la préfecture des Bouches-du-Rhône. Une dérogation qui prend fin le 26 juillet et que les magasins souhaitent voir prolongée par le nouveau préfet des Bouches-du-Rhône, Michel Sappin.

La CGT et la CFDT, opposés à toute nouvelle reconduite du système, ont rendez-vous avec M. Sappin mardi après-midi. “Il est prévenu que s’il prenait de nouveaux arrêtés de dérogation, ndlr), nous les attaquerions en justice”, a averti le secrétaire général de l’union départementale CFDT, Jean-Marc Cavagnara.

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Le magasin Fly de la zone commerciale de Plan-de-Campagne à Marseille, le 22 juillet 2007 (Photo : Patrick Valasseris)

Cela fait 40 ans que la moitié des 400 enseignes de Plan-de-Campagne bénéficient de l’autorisation de rester ouvertes le dimanche. Syndicats et patronat s’étaient entendus sur ce système jusqu’au début 2007, la CGT et la CFDT espérant que des négociations permettraient d’arriver progressivement à une fermeture ce jour-là. Ce qui ne s’est pas produit.

Pour Avelino Carvalho, de l’union départementale CGT, “on est devant une bataille politique autour du travail dominical (…). Pour la grande distribution, c’est un ballon d’essai”. Dans un entretien au quotidien régional La Marseillaise, il a estimé que pour les salariés la banalisation du travail le dimanche signifierait “la fin du surplus salarial, en faisant du dimanche un jour normal”.

Mme Lagarde, qui doit présenter d’ici fin 2007 un texte sur le travail dominical, a déclaré vendredi sur RMC qu’elle serait “très étonnée qu’on arrive à un travail tous les dimanches”. Elle a évoqué en revanche “un système de facilités” dans le commerce à raison notamment d’un dimanche ouvert sur deux, ou un dimanche par mois. La loi interdit pour l’instant de travailler le dimanche sauf pour certaines activités (alimentation par exemple) ou dans les zones touristiques.

Côté rémunération, “si le salarié travaille plus que le travail légal”, cela devrait entrer, selon Mme Lagarde, dans le champ de la législation sur les heures supplémentaires.

A Plan-de-Campagne, on est loin de souhaiter l’ouverture de tous les commerces le dimanche, qui pourrait leur porter tort. “On n’est pas forcément pour un débat national ni ailleurs qu’à Plan-de-Campagne”, a déclaré dimanche lors d’une conférence de presse Olivier Bouvri, représentant de l’association Génération Plan qui dit regrouper un millier de salariés voulant travailler le dimanche.

Génération Plan a demandé à être reçue par le préfet. En attendant une réponse, M. Bouvri brandit la menace d’appeler les 6.000 salariés de la zone à ne pas voter CGT ni CFDT aux élections prud’homales de la fin de l’année.

 22/07/2007 16:57:42 – © 2007 AFP