Le XIème plan (2007-2011) a enfin
démarré. Le chef de l’Etat a promulgué, mardi 17 juillet, la loi relative à
ce plan, et ce, après son adoption par les deux chambres (parlement et
sénat).
Tableau de bord du prochain quinquennat, ce plan prévoit de réaliser un taux
de croissance annuel de 6,1% contre 4,6% durant le Xème plan (2002-2006) et
un volume d’investissements global de 80,796 milliards de dinars contre 55
milliards de dinars pour le quinquennat écoulé.
Au plan qualitatif, le XIème plan se propose d’accroître de 50% le revenu
par tête d’habitant, de réduire d’un point le taux de chômage et d’éradiquer
« la pauvreté absolue ».
La réalisation de ces objectifs macroéconomiques sera tributaire de la mise
au point d’un ensemble de réformes socio-économiques et financières. La
finalité majeure de ces réformes est de booster l’investissement privé dont
la léthargie est retenue par la majorité des observateurs (Banque mondiale
entre autres…) comme le talon d’Achille de l’économie tunisienne. La règle
générale ici est de passer d’ « une croissance fondée sur la demande à une
croissance basée sur l’investissement ». Décryptage : une orientation vers
le resserrement des crédits destinés à la consommation n’est pas exclue.
Et maintenant, un aperçu des principales réformes qui seront engagées durant
ce quinquennat.
La première réforme touchera l’emploi considéré comme la priorité des
priorités. Il s’agit de créer une moyenne de 85 mille emplois par an.
L’accent sera mis sur l’employabilité de l’enseignement du supérieur et sur
la promotion du travail indépendant et de l’installation pour son propre
compte.
La seconde réforme concernera l’environnement des affaires. L’effort sera
axé sur la mise en place d’un climat incitatif à l’investissement et non
discriminatoire. Le mot d’ordre, ici, est d’agir sur l’infrastructure, les
procédures administratives, le coût des facteurs de production
(télécommunications…) aux fins d’apprendre aux entreprises à produire mieux
et plus avec le même investissement et le même nombre de travailleurs .
Dans cette perspective, il importe d’écourter les délais et de réduire les
coûts à tous les niveaux. La règle consiste à produire, au meilleur rapport
qualité/prix, avant les autres et au moindre coût.
Des initiatives seront également prises aux fins d’adapter les secteurs de
la formation et de la recherche aux exigences du marché de l’emploi
(employabilité des diplômés du supérieur), de créer à travers les
technopoles des synergies entre les entreprises, la recherche et la
formation et de mettre en place un nouveau cadre juridique pour régir le
partenariat public – privé (PPP).
La troisième réforme se propose de renforcer l’intégration de l’économie
nationale dans l’économie mondiale. Cette intégration concerne l’ensemble
des secteurs. Un intérêt particulier sera accordé à l’exportation des
services, à la facilitation et simplification des procédures du commerce
extérieur. Ultime objectif : faire de la Tunisie un centre régional
d’affaires. A cet effet, il est prévu de réviser le code de la douane et
d’instituer de nouvelles incitations fiscales et financières en faveur des
entreprises exportatrices.
La quatrième réforme portera sur la préservation des équilibres financiers.
Elle se traduira particulièrement par l’amélioration du rendement fiscal, la
gestion par objectifs, la modernisation du secteur bancaire (meilleur suivi
du risque à la faveur de l’adoption des règles de Bâles II) et la
dynamisation du marché financier(notamment par une plus grande ouverture aux
investisseurs étrangers).
La cinquième réforme concernera l’orientation vers une plus grande
flexibilité de change. Il s’agit d’ « un package » qui suppose la mise en
place d’une logistique appropriée ( banques de données, veilles, formation
de ressources humaines) et la réalisation concomitante de trois objectifs.
La libéralisation du compte capital, le flottement du dinar et le passage au
ciblage de l’inflation.
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