[23/07/2007 18:55:27] LONDRES (AFP) Le rachat de la banque néerlandaise ABN Amro, le plus gros jamais réalisé dans le secteur, a pris un tour encore plus mondial lundi avec l’entrée en lice, aux côtés de Barclays, de Singapour et de la Chine, qui réaliserait ainsi son plus gros investissement étranger. La banque britannique lutte pour le rachat d’ABN Amro contre un consortium formé de la britannique Royal Bank of Scotland (RBS), de la belge Fortis et de l’espagnole Santander, qui propose 71,1 milliards d’euros dont 93% en numéraire. Barclays a présenté en avril une offre tout en actions, d’une valeur de 64 milliards d’euros au cours de vendredi soir. Elle a revu cette offre lundi à 67,5 milliards d’euros (cours de vendredi), avec cette fois une part de 38% en numéraire. Selon les calculs de l’AFP, cette offre valait 68,8 milliards d’euros lundi soir, après une montée de 3,01% du titre Barclays à la Bourse de Londres dans la journée. Barclays a dévoilé une botte secrète dont elle espère qu’elle fera encore monter son prix d’ici au vote des actionnaires d’ABN Amro en septembre. China Development Bank (CDB), une grande banque publique d’investissement chinoise, et Temasek, le bras d’investissement du gouvernement de Singapour, vont en effet acheter ensemble entre 3,6 milliards et 13,4 milliards d’euros de titres Barclays, en fonction du résultat de l’offre sur ABN Amro. China Development Bank va renforcer son partenariat statégique existant avec Barclays et en deviendrait ainsi le premier actionnaire avec 8%. Temasek deviendrait “un actionnaire important” avec 3,5% du capital. “Il s’agit de loin du plus gros investissement étranger jamais fait par la Chine”, a souligné le directeur général de Barclays John Varley. John Varley et le président Bob Diamond ont souligné lors d’une conférence de presse “la percée stratégique” que constituerait l’association en Asie de Barclays, d’ABN et de CDB. Bob Diamond a souligné aussi les possibilités de développement en Afrique. M. Varley a souligné qu’il n’avait “aucun inconfort à imaginer le gouvernement chinois comme premier actionnaire” de sa banque. Le gouverneur de la CDB, M. Chen, s’est félicité d’avoir saisi “une occasion unique et irrésistible” en s’associant avec Barclays. La présence de Singapour, plus familière dans le paysage des affaires britanniques, suscite moins de commentaires. Temasek est déjà le premier actionnaire de la banque Standard Chartered. Pour amorcer la remontée de son titre, Barclays a aussi saupoudré ses annonces de dispositions intéressantes pour ses actionnaires (rachat d’actions de 3,6 milliards d’euros, possibilité d’acheter des actions Barclays au prix offert à Temasek et CDB) et dévoilé une partie prometteuse de ses résultats semestriels à paraître la semaine prochaine. “Barclays va avoir du mal”, a pronostiqué James Hamilton de Numis Securities. “Nous ne pensons pas que le consortium RBS aura besoin d’augmenter son offre, et il reste donc le vainqueur le plus probable”, selon Robert Sage de Bear Stearns. D’autant que les fonds spéculatifs et autres investisseurs à court terme contrôleraient 40% du capital d’ABN Amro. “Je ne me souviens pas d’un exemple où les actionnaires auraient choisi l’offre la moins élevée”, a renchéri sous couvert d’anonymat le responsable d’un gros actionnaire à la fois de Barclays et de RBS. ABN Amro a promis d’annoncer “rapidement” sa préférence. |
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