EDF veut prendre part à la renaissance du nucléaire aux Etats-Unis et Canada

 
 
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Logo d’EDF au siège du groupe à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[23/07/2007 12:42:19] PARIS (AFP) Le français EDF, premier producteur européen d’électricité, s’est allié avec l’électricien américain Constellation Energy avec l’ambition de prendre part à la renaissance du nucléaire aux Etats-Unis et au Canada.

Le marché américain constitue “un formidable relais de croissance” pour EDF, a souligné son PDG Pierre Gadonneix, dans un entretien publié lundi par Le Figaro.

Il a rappelé que les Etats-Unis représentaient “le premier marché énergétique du monde”, avec un besoin de nouveaux moyens de production d’environ 350.000 mégawatts à l’horizon de 2030, soit “plus de trois fois la puissance totale dont dispose EDF en France”.

EDF prévoit d’acquérir jusqu’à 9,9% du capital de Constellation Energy dans les cinq prochaines années, pour exploiter avec lui des centrales nucléaires en Amérique du Nord, ont indiqué les deux groupes en fin de semaine dernière dans des communiqués.

EDF et Constellation Energy ont en outre créé une société commune, UniStar Nuclear Energy, détenue à 50/50, pour développer ces centrales qui utiliseront des réacteurs nucléaires de troisième génération EPR du fabricant français Areva.

EDF versera jusqu’à 625 millions de dollars (452,2 millions d’euros) à la société commune, qui détiendra désormais les 50% détenus auparavant par Constellation Energy dans UniStar Nuclear LLC, autre coentreprise formée avec Areva.

Ce dernier s’est félicité, dans un communiqué, de cette “nouvelle preuve de l’intérêt que suscite l’EPR de la part de nombreux énergéticiens, en particulier sur le marché américain”.

Les Etats-Unis, comme le Canada, souhaitent relancer le nucléaire. Le président américain George Bush a annoncé en janvier 2006 son intention de réduire de 75% d’ici à 2025 la dépendance américaine au pétrole du Proche-Orient et de promouvoir d’autres sources d’énergie.

Avec une centaine de réacteurs répartis dans près de 70 centrales, les Etats-Unis n’ont plus construit de centrale nucléaire depuis l’accident de Three Mile Island (Pennsylvanie) le 28 mars 1979.

M. Bush a plusieurs fois vanté la politique d’énergie nucléaire de la France, moins coûteuse et moins polluante selon lui. Environ 20% de l’électricité consommée aux Etats-Unis est d’origine nucléaire, contre 78% en France.

EDF s’est engagé fin 2005 dans un lourd programme d’investissements de 40 milliards d’euros sur la période 2006-2010, dont la moitié en France.

Les Etats-Unis sont une des quatre “cibles” privilégiées par EDF pour le nucléaire, avec la Chine, où EDF est en discussion avancée pour participer à l’exploitation de deux réacteurs EPR, la Grande-Bretagne, où il s’est porté candidat avec Areva à la construction et à l’exploitation d’un EPR, et l’Afrique du Sud.

Le groupe français fait déjà partie, avec Constellation, du consortium NuStart Energy Development LLC, créé en mars 2004 avec dix autres groupes, qui mène des études d’ingénierie de nouveaux réacteurs en vue de l’obtention d’une licence combinée de construction et d’exploitation aux Etats-Unis.

Constellation Energy, qui exploite cinq réacteurs nucléaires aux Etats-Unis, s’est engagé de son côté à développer quatre centrales EPR sur les trois sites qu’il détient dans le nord-est du pays: Calvert Cliffs (Maryland), Nine Mile Point et R.E. Ginna (New York).

L’annonce de la “joint venture”, jugée “valorisante” pour EDF par un analyste du Crédit Mutuel CIC, n’a pourtant pas dopé son action, qui progressait lundi à 14H00 à la Bourse de Paris de 0,42%, à 76,57 euros.

EDF a dégagé en 2006 un chiffre d’affaires de 58,9 milliards d’euros, et Constellation de 19,3 milliards de dollars (13,9 milliards d’euros).

 23/07/2007 12:42:19 – © 2007 AFP