[23/07/2007 14:26:38] ISTANBUL (AFP) La victoire du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, aux législatives turques a fait souffler lundi un vent d’euphorie sur les marchés et dans les milieux économiques. L’indice IMKB-100 des cent valeurs vedettes de la Bourse d’Istanbul a atteint un record historique en gagnant 2.689,69 points pour s’établir à 55.625,44 points, soit une hausse de 5,08% par rapport à vendredi. Il avait déjà atteint peu après l’ouverture dans la matinée un plus haut historique, à 55.058,80 points. Après avoir recueilli dimanche 46,4% des voix (340 députés), selon des résultats officieux, l’AKP, au pouvoir depuis novembre 2002, est assuré de pouvoir constituer seul le prochain gouvernement. Les acteurs financiers et les investisseurs s’attendaient à la victoire de l’AKP, une perspective déjà anticipée par la Bourse d’Istanbul avec une progression de 1,63% la semaine dernière et de 4,39% la semaine précédente, ponctuée par plusieurs records. “Ce résultat (électoral) était attendu. Il est positif pour les marchés car nous allons avoir un gouvernement formé d’un seul parti, l’AKP, qui sera en mesure de poursuivre les réformes économiques qu’il avait entamées”, a déclaré à l’AFP Haluk Burmumçekçi, analyste en chef de la banque Fortis. Sous la précédente législature AKP, l’inflation annuelle est passée en Turquie de 29,7% en 2002 à 9,65% en 2006, la croissance s’est maintenue à un taux moyen de 7% par an entre 2003 et 2006, le déficit budgétaire a été réduit à 0,7% en 2006. Les investissements directs étrangers, qui stagnaient à 1,1 milliard de dollars jusqu’en 2002, ont atteint 20 milliards de dollars en 2006, tandis que la dette publique passait de 78% à 45% du produit national brut entre 2002 et 2006. Selon M. Burmumçekçi, le fait que l’AKP n’ait pas réussi à obtenir les deux tiers des 550 sièges requis au Parlement pour réviser la Constitution ou élire seul le président de la République est aussi un gage de stabilité: “c’est un soulagement pour les marchés parce qu’ils (les dirigeants de l’AKP) vont devoir chercher un compromis pour l’élection du président”, a-t-il commenté. Issu de la mouvance islamiste, l’AKP, qui se définit désormais comme conservateur et démocrate, est accusé par les milieux laïques de vouloir islamiser la société turque en catimini. Ces milieux se sont vivement opposés en avril à la candidature à la présidence du chef de la diplomatie Abdullah Gül, estimant qu’elle entraînerait une mainmise islamiste sur les institutions, et sont parvenus à faire annuler l’élection, entraînant une grave crise politique. De nombreux analystes craignaient qu’un AKP trop puissant cherche à passer outre la contestation des milieux laïques, dont l’influente armée, provoquant une nouvelle période d’instabilité. “Le fait que le pays ait à nouveau choisi la stabilité permet d’envisager un avenir apaisé dans le domaine économique”, a jugé Hüseyin Üzülmez, le vice-président de l’Union des chambres de commerce et des Bourses de Turquie, cité par l’agence Anatolie. Parmi les réformes attendues par les milieux économiques, figurent celles de la sécurité sociale, de la fiscalité ainsi que la décentralisation administrative. Ce climat d’optimisme pourrait s’installer durablement à la Bourse d’Istanbul, prédit Murat Salar, le vice-directeur de la banque d’investissement A Yatirim. “La Bourse peut atteindre 60.000 points. La tendance principale est à la hausse, on va assister à une anticipation positive”, a-t-il déclaré à l’agence Anatolie. |
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