Le chef économiste de la BCE répond au gouvernement français sur l’euro fort

 
 
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Le chef économiste de la BCE Jürgen Stark à Budapest le 19 janvier 2007 (Photo : Ferenc Isza)

[24/07/2007 06:34:37] FRANCFORT (AFP) L’euro fort n’a pas eu pour l’instant d’impact significatif sur les exportations de la zone euro affirme le chef économiste de la Banque centrale européenne, mardi dans une interview, sur fond de polémique avec le gouvernement français sur les taux de change.

“Les exportateurs de la zone euro n’ont pas souffert jusqu’à présent de l’euro fort”, déclare Jürgen Stark dans cet entretien à la Frankfurter Allgemeine Zeitung.

L’économiste allemand met la récente appréciation de l’euro sur le compte des bonnes performances de l’économie de l’Europe continentale alors que la croissance américaine donne parallèlement des signes de faiblesse. La monnaie unique a inscrit vendredi un nouveau record historique face au billet vert à 1,3843 dollar.

Agir sur les taux de change ne fait pas partie du cahier des charges de la BCE, qui a pour mission première de garantir la stabilité des prix, réaffirme M. Stark, en référence à la récente offensive du gouvernement français qui reproche à la BCE de rester inactive face à l’envolée de la monnaie unique.

“Nous avons constaté jusqu’à présent une appréciation progressive de l’euro. Cela deviendra problématique simplement si il y a des mouvements abrupts”, note-t-il.

Dans cet entretien, le banquier central défend longuement l’indépendance de la BCE, inscrite dans le Pacte de stabilité et de croissance. “Nous avons une nouvelle génération d’hommes politiques à qui il faut rappeler parfois quels sont les bases et les principes de l’intégration européenne”, déclare-t-il dans une allusion très claire au président français Nicolas Sarkozy. “Il y a eu ces dernières années des attaques qui relèvent du patriotisme économique”, ajoute-t-il.

M. Stark confirme parallèlement la volonté de l’institut de relever ses taux directeurs dans les prochains mois. “Si le président (ndlr: Jean-Claude Trichet) dit qu’il n’y a pas de raison de corriger les attentes du marché pour les mois de septembre et d’octobre, alors il faut en tirer les conséquences”, déclare-t-il.

Le marché monétaire anticipe une nouvelle hausse de taux à l’automne en zone euro, qui porterait le principal taux de refinancement de la BCE à 4,25%.

 24/07/2007 06:34:37 – © 2007 AFP