[24/07/2007 21:24:14] PARIS (AFP) La consommation des ménages français en produits manufacturés est repartie à la hausse en juin (+1,6%) après un recul le mois précédent, notamment grâce au redressement des ventes de textiles, mais la tendance de fond est au ralentissement, avertissent les économistes. “Dans l’habillement, l’ardeur dépensière des ménages s’est réveillée”, note Alexandre Mirlicourtois, du cabinet d’analyses sectorielles Xerfi. Alors que les dépenses en textile-cuir avaient chuté de 10% en mai, elles remontent de 8,3% en juin, selon les chiffres annoncés mardi par l’Insee. Le secteur de l’habillement et de la chaussure, qui représente 18% de la consommation totale de produits manufacturés, compte aussi pour 30% dans la hausse de juin, calcule Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès. Il explique ce phénomène par les oscillations du climat (ce sont les vêtements d’hiver qui se sont bien vendus en juin) et par les phénomènes promotionnels qui ont précédé les soldes. Autre secteur en forme : l’équipement du logement (+2,7%). “Une fois de plus, le segment de l’électronique grand public aura tenu le haut de l’affiche”, ces produits importés d’Asie voyant leurs prix baisser grâce à la hausse de l’euro, souligne Alexandre Mirlicourtois. En revanche, l’automobile ne sort pas la tête de l’eau (-2,7%). “L’arrivée de la nouvelle Twingo a été trop tardive pour avoir un réel impact sur les immatriculations”, note cet analyste, tandis que Marc Touati, du cabinet ACDE, parle de “déroute du secteur automobile” en France. Dans l’ensemble, le rebond de la consommation en produits manufacturés en juin, après une baisse de 1,0% en mai, et une stagnation (+0,1%) en avril, n’a pas suffi à maintenir le rythme du début d’année, puisque la hausse trimestrielle a été de 0,1%, après +1,2% au premier trimestre. Pour Nicolas Bouzou, “cet arrêt est clairement à mettre en relation avec le retournement du marché de l’immobilier”. Pour deux raisons, selon lui: d’abord “le dynamisme de la construction ne tire plus la consommation de biens d’équipement du logement comme par le passé” malgré le bon chiffre de juin, puisqu’au deuxième trimestre elle n’a progressé que de 1,2% contre 4,1% au premier. Ensuite, “le patrimoine des ménages ne se valorise plus automatiquement, sous le seul effet de la flambée des prix de l’immobilier”, et “du coup les ménages augmentent leurs efforts d’épargne”, poursuit-il. Au final, les analystes sont quelque peu pessimistes pour la croissance française, dont la consommation est traditionnellement le principal moteur. Pour Marc Touati, vu la progression de la consommation en produits manufacturés au deuxième trimestre, “en 2007 la croissance annuelle du PIB ne sera ni de 2,5% ni de 2,25% mais d’environ 1,8%”, un pronostic que retient également Nicolas Bouzou. Or le gouvernement table sur au moins 2,25% et plus sûrement 2,5% par an pour parvenir à équilibrer les finances publiques d’ici 2012. Dans ce cadre, conclut M. Mirlicourtois, “toute mesure prise pour alimenter le pouvoir d’achat est une bonne nouvelle”, notamment la “libération” des heures supplémentaires. Mais “l’exonération des droits de succession, en revanche, n’apportera rien si ce n’est un plus d’épargne”, selon lui. |
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