Airbus continue de plomber les résultats d’EADS

 
 
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Les résultats semestriels du groupe européen d’aéronautique et de défense EADS

[26/07/2007 11:17:02] PARIS (AFP) Le géant européen d’aéronautique et de défense EADS a vu son bénéfice net quasiment réduit à néant au premier semestre, plombé par les coûts de restructuration d’Airbus, les frais de lancement de l’A350 et des charges chez Eurocopter, dont l’hélicoptère NH90 a pris du retard.

Le groupe a par ailleurs confirmé sa prévision d’un bénéfice d’exploitation annuel “stable”, en prévenant s’attendre à un deuxième semestre moins bon que le premier et en soulignant des “risques liés à certains programmes clés” comme l’avion de transport militaire A400M, dont le nouveau retard pourrait entraîner des charges supplémentaires.

Sur les six premiers mois de l’année, la maison mère d’Airbus affiche un résultat net de 71 millions d’euros, en recul de 93% par rapport à un milliard d’euros sur la même période en 2006.

Le bénéfice d’exploitation d’EADS a baissé de 78% à 367 millions d’euros, sous le coup d’une lourde provision de restructuration chez Airbus (688 millions d’euros), des coûts de lancement du nouveau long-courrier A350XWB (500 millions), et des retards de l’A380 (300 millions).

Le résultat opérationnel de l’avionneur européen a fondu au premier semestre à 19 millions d’euros, contre 1,49 milliard d’euros un an plus tôt.

EADS a également dû passer une provision de 105 millions d’euros liée aux retards de l’hélicoptère de transport militaire NH90 d’Eurocopter.

Un autre programme d’EADS connaît des retards: l’avion militaire A400M, qui pourrait encore peser sur les comptes. Le groupe a reconnu jeudi que l’assemblage final ne devrait commencer que fin août 2007, avant un premier vol à l’été 2008, et non au printemps. “La nouvelle direction du programme étudie actuellement les conséquences sur les livraisons et les coûts”, a indiqué EADS.

Les prises de commandes d’EADS ont en revanche explosé sur les six premiers mois de l’année, à 70 milliards d’euros contre 14 milliards un an plus tôt, grâce au flot de commandes annoncées par Airbus au salon du Bourget.

Le groupe devrait ainsi finir l’année avec une trésorerie positive, alors qu’il tablait jusqu’ici sur un “cash flow” négatif d’un milliard d’euros.

EADS a prudemment maintenu sa prévision d’un bénéfice d’exploitation “stable” cette année par rapport aux 399 millions de 2006, et d’un chiffre d’affaires en “léger recul, sur la base d’un taux de change à 1,35 dollar”, en prévenant que “le deuxième semestre serait plus faible que le premier”.

“Au premier semestre, nous avions deux charges majeures, Power8 (plan de restructuration d’Airbus, ndlr) et les coûts liés à l’A350; au second semestre nous aurons le dollar et le +pricing+”, la politique de prix d’Airbus, qui tient à conserver ses marges mais doit faire face à la concurrence de l’américain Boeing, a souligné son directeur financier Hans-Peter Ring.

“L’impact de la faiblesse du dollar se fera pleinement sentir au deuxième semestre”, avec la détérioration du taux de couverture financière du groupe, a-t-il assuré lors d’une conférence d’analystes.

EADS s’attend par ailleurs en deuxième moitié d’année à des coûts supplémentaires liés à Power8, et à une hausse des coûts de recherche et développement.

La veille, le concurrent américain Boeing avait publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, et relevé ses prévisions pour 2007, dopé par le succès de son nouveau long-courrier 787, rival de l’A350.

A fin juin, l’avionneur de Chicago restait néanmoins derrière Airbus avec 549 commandes d’appareils, contre 680 pour son rival européen.

 26/07/2007 11:17:02 – © 2007 AFP