Allemagne : le climat des affaires s’assombrit légèrement, l’euro fort pèse

 
 
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Des ouvriers du bâtiment à Berlin, le 5 janvier 2006 (Photo : Theo Heimann)

[26/07/2007 10:45:24] FRANCFORT (AFP) Le climat des affaires en Allemagne s’est de nouveau légèrement asssombri en juillet, l’euro fort et le pétrole cher pesant quelque peu sur le moral des entrepreneurs de la première économie de la zone euro, dont la relance reste toutefois solide.

En juillet, le baromètre Ifo est tombé à 106,4 points, conformément aux attentes, après 107 points en juin, a annoncé jeudi l’Institut Ifo. Il affiche ainsi son deuxième recul d’affilée.

Le climat des affaires, qui repose sur un sondage auprès d’un échantillon représentation d’entrepreneurs, est l’un des principaux indices de confiance, avec le Zew (sondages d’experts financiers), qui permet de jauger l’évolution de la conjoncture.

Or comme le ZEW, qui s’est nettement replié en juillet, la nouvelle décrue de l’Ifo laisse supposer que la reprise économique, sans être terminée, a atteint un pic.

“La relance reste intacte pour le deuxième semestre et devrait se poursuivre l’an prochain, mais son dynamisme ne devrait plus augmenter”, diagnostique Jörg Lüschow, analyste à la WestLB.

Un avis partagé par le président de l’institut: les résultats de juillet “parlent en faveur d’une poursuite de la relance conjoncturelle au deuxième semestre”, a estimé Hans-Werner Sinn dans un communiqué.

Les industriels se sont montrés plus sceptiques vis à vis de leurs activités des six prochains mois: la composante de l’indice les mesurant reculé légèrement plus que prévu pour tomber à 101,8 points, après 102,8 points.

“Cela est sans doute lié aux augmentations des prix du pétrole, des taux d’intérêt (de la Banque centrale européenne) et surtout à la force de l’euro”, qui bat record sur record face au dollar, estime M. Lüschow.

“L’envolée de l’euro a quelque peu tempéré l’euphorie des exportateurs allemands”, notent aussi les économistes de HSBC Trinkaus + Burkhardt.

Les industriels sont en revanche restés globalement positifs sur leurs affaires courantes, dont l’indice est resté quasi-stable à 111,3 points.

Parallèlement, la volonté des entreprises d’embaucher augmente, selon le sondage, ce qui devrait avoir des effets positifs sur la consommation privée, et compenser le ralentissement attendu sur le front des ventes à l’étranger, prédit HSBC Trinkaus + Burkhardt.

Tout cela reste théorique, et la banque reconnaît elle même que “les signes d’une nette accélération de la consommation manquent encore”, alors que les Allemands sont par nature frileux en la matière.

Avec une croissance toujours robuste et des indicateurs de confiance en baisse marginale, la BCE ne devrait en aucun cas modifier ses projets de remontée des taux directeurs, estiment toutefois les économistes.

“Quand les attentes iront vers un ralentissement plus net de l’économie (de la zone euro) l’an prochain, nous n’attendrons plus de nouvelles hausses de taux et le taux principal devrait atteindre un pic de 4,50% à la fin de cette année”, estime Matthias Rubisch, de la Commerzbank.

La BCE a déjà fait savoir qu’elle augmenterait son taux soit en septembre, soit en octobre. Il devrait grimper à 4,25%, contre 4% actuellement. Le scénario de deux hausses de taux d’ici la fin de 2007, auquel croient de nombreux analystes, laisse penser qu’elle frappera dès septembre, pour terminer l’année avec un dernier tour de vis en décembre à 4,50%.

Matthew Sharratt, de la Bank of America, maintient de son côté son pronostic d’une seule hausse de taux cette année, en octobre, étant donné le ralentissement en vue de la croissance.

Mais l’annonce parallèle jeudi d’une hausse plus forte que prévu de la masse monétaire M3 de juin -un indicateur d’inflation avancée- et des crédits au secteur privé renforce le risque de deux gestes d’ici la fin de cette année, admet-il.

 26/07/2007 10:45:24 – © 2007 AFP