[26/07/2007 17:11:12] NEW YORK (AFP) Ford a renoué avec les bénéfices au deuxième trimestre, surprenant les marchés financiers qui tablaient encore sur des pertes significatives pour le deuxième constructeur automobile américain, en pleine restructuration. Alors que Ford ne s’attend pas à un retour durable aux bénéfices avant l’horizon 2009, le groupe a fait état jeudi d’un bénéfice net de 750 millions de dollars, après une perte de 317 millions un an plus tôt et de 282 millions au 1er trimestre cette année. Cette bonne nouvelle survient après une perte nette historique de 12,6 milliards de dollars pour le groupe sur l’année 2006. Aux côtés d’un chiffre d’affaires en hausse surprise également (à 44,2 milliards), Ford a aussi indiqué que le projet de cession de ses marques Jaguar et Land Rover avance, le PDG Alan Mulally jugeant à “plus de 50%” les chances qu’un accord soit conclu. Selon lui, les actuelles crispations sur le marché du crédit, affecté par la crise des prêts hypothécaires à risques, ne devraient pas bloquer la vente de Jaguar-Rover. “Vous n’allez pas en croire vos yeux”, titrait jeudi une note des analystes de Bear Stearns, commentant la présentation de Ford. Le marché s’attendait à une perte de 35 cents par action: le bénéfice de Ford affiche +31 cents par action, et +13 cents en excluant les exceptionnels (notamment un gain lié à la vente de la marque Aston Martin). Les résultats positifs de Ford reflètent le net redressement de la division automobile, qui a amélioré son résultat avant impôt de 1,1 milliard de dollars en un an (bénéfice avant impôt de 378 millions de dollars). Cette progression provient de l’automobile dans la région Amérique du nord –où se concentre la restructuration de Ford– et a surpris les analystes par son ampleur. “Ford a bénéficié d’un meilleur mix produit, qui a compté pour 900 millions de dollars, et de ses économies de coûts pour 600 millions. Cela fait plus que compenser un recul de 100 millions sur les ventes en raison de moindres volumes écoulés, et d’un effet de change négatif pour 300 millions”, expliquent les analystes de Bear Stearns. Ford est en train de fermer plusieurs usines en Amérique du nord et veut moins reposer sur les ventes de flottes de véhicules (aux sociétés de location) pour se concentrer sur les ventes au detail, plus rentables. Pour plusieurs experts, le redressement de Ford tient en deux mots: Alan Mulally. L’ancien patron de l’aviation commerciale chez Boeing a été appelé à la direction du groupe en septembre dernier pour accélérer la sortie de crise. “On ne peut que reconnaître que Mulally fait une très bonne impression. Cela fait maintenant deux trimestres de suite que Ford fait bien mieux qu’attendu par la communauté financière”, note Patrick O’Hare, du site financier Briefing.com. Le PDG s’est pour sa part gardé de crier victoire. Jugeant les résultats du 2e trimestre “encourageants”, car ils prouvent “que notre plan de restructuration est le bon”, M. Mulally s’attend aussi “à un second semestre difficile”, citant “des pertes encore substantielles pour l’automobile en Amérique du nord”. En 2007, Ford sera donc encore déficitaire, “mais moins qu’en 2006”, a pour sa part indiqué le directeur financier Don Leclair. Le groupe va poursuivre ses réductions de coûts –5 milliards de dollars prévus sur la période 2005-2008– et entend continuer sur cette voie au delà, a dit le PDG. Ford, qui a encore supprimé 6.400 postes au 2e trimestre, discute actuellement avec le syndicat de branche UAW pour réduire les prestations santé aux retraités. |
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