[28/07/2007 08:56:52] PARIS (AFP) Pris d’engouement pour le Vélib’, les Parisiens sont loin d’imaginer le casse-tête technologique qui se cache derrière le réseau des vélos en libre-service de la capitale, dont la mise sur pied en un temps record a entraîné quelques couacs informatiques. D’une ampleur et d’une complexité sans précédent, Vélib’, qui a enregistré plus de 440.000 locations depuis son lancement le 15 juillet, a soumis à rude épreuve les informaticiens de JCDecaux, maître d’oeuvre du dispositif. En cinq mois, il a fallu élaborer un système capable d’assurer la gestion informatique, à terme, de 1.451 stations proposant 20.600 vélos, et donc de supporter des dizaines de transactions par seconde, des chiffres sans commune mesure avec l’expérience lyonnaise (205 bornes et 3.000 Vélo’V). Pour emprunter un vélo à la journée ou à la semaine, l’utilisateur doit impérativement passer par la borne qui transmet les informations en temps réel à un système central. D’où, parfois, des problèmes de connexion. “Réparti sur deux centres informatiques” situés en région parisienne, ce système “ne doit pas s’arrêter plus de dix minutes” sous peine de “pénalités importantes” de la ville de Paris qui garde constamment un oeil sur la qualité du service, explique Bernard Kientz, directeur informatique de JCDecaux. L’opération peut prendre du temps pour les novices, mais pour les abonnés, il suffit de passer sa carte sans contact, simple ticket magnétique ou pass Navigo, à la “bornette”. Une fois l’autorisation accordée, on court débloquer son Vélib’ qui dispose d’une puce RFID permettant son identification afin de “calculer son temps de parcours”, précise M. Kientz. De retour de balade, l’heureux cycliste peut avoir de mauvaises surprises, la restitution se révélant parfois plus compliquée que prévu. Hélène, venue en week-end à Paris, a vu une petite lumière rouge s’afficher quand elle a raccroché son Vélib’ à Oberkampf, signe que l’heure du retour n’avait pas été enregistrée… et a mis un jour pour joindre le centre d’appels, visiblement débordé. Arrivée à 7 heures au travail, Aurélie a dû patienter deux heures avant de pouvoir fixer l’appareil à la “bornette”, soit une addition de 15 euros au total. “Environ 5% des points d’attache” sont concernés, peut-on lire sur la page de garde de velib.paris.fr, mais pas d’inquiétude, les abonnés seront remboursés ou tout simplement pas facturés. Rien d’inhabituel, selon Bernard Kientz, qui impute ces défaillances informatiques au “délai très court de mise en oeuvre qui n’a pas permis de tester toutes les combinaisons”. Il met en avant la “jeunesse électronique”, le “câblage” ou encore des problèmes de logiciels, mais note une “amélioration progressive”. L’aventure peut tourner au cauchemar face aux stations archi-combles ou désespérément vides. Jean-Claude, par exemple, se plaint d'”avoir tourné une heure samedi soir avant de trouver une place, à Bastille”. Un phénomène observé à Lyon et inévitable pendant “la phase d’apprentissage”, souligne le responsable de JCDecaux, d’autant plus que “toutes les bornes ne sont pas encore installées”. Sur le terrain, 200 agents veillent à rééquilibrer les zones, déplaçant les vélos à l’aide de camionnettes. Alertés sur leurs PDA (assistants personnels portables) en cas d’incident, ils sont chargés de réparer les vélos, les bloquer et les débloquer, vérifier l’état des pneus… Malgré les couacs du début, le concept du vélo en libre-service semble avoir conquis les Parisiens, bientôt rejoints par les Sévillans, les Marseillais et les Mulhousiens. |
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