[28/07/2007 10:34:51] WASHINGTON (AFP) Le Français Dominique Strauss-Kahn, candidat de l’Union européenne à la direction générale du Fonds monétaire international (FMI) a entamé cette semaine à Washington une campagne internationale pour obtenir ce poste auquel il est pour l’instant seul en lice. L’ancien ministre des Finances socialiste, soutenu par le président français Nicolas Sarkozy, a été reçu jeudi par le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson. “La discussion avec les membres du conseil (d’administration du FMI) a été, je crois, très intéressante”, a indiqué vendredi M. Strauss Kahn, dans un entretien à l’AFP. “J’ai voulu les écouter, entendre quelles étaient leurs conceptions du Fonds et les difficultés auxquelles il fait face”, a-t-il ajouté: “je pense qu’eux-même ont été intéressés par cette discussion”. “Dominique Strauss-Kahn est un candidat solide et j’ai hâte de poursuivre le dialogue avec mes homologues (gouverneurs) du Fonds sur le processus de sélection (du prochain directeur général du FMI) qui aboutira cet automne”, a pour sa part indiqué M. Paulson. Lors de son passage à Washington, le candidat français devait également rencontrer le président de la Banque mondiale Robert Zoellick, le président de la banque centrale américaine (Fed) Ben Bernanke, et des conseillers du président George W. Bush, a-t-on appris de source diplomatique. M. Strauss-Kahn est jusqu’à maintenant le seul candidat à avoir postulé à la succession de l’Espagnol Rodrigo Rato qui a annoncé fin juin qu’il quitterait ses fonctions à la fin octobre, avant le terme prévu de son mandat en 2009. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 31 août. Au terme d’une règle non écrite, l’Europe désigne le directeur général du FMI tandis que les Etats-Unis choisissent le président de la Banque mondiale. Plusieurs nations, notamment les pays émergents, réclament toutefois l’abolition de cette règle et le droit de prendre à leur tour la tête de l’organisation dont ils sont aujourd’hui, avec les pays en développement, les principaux clients. Le “G24”, qui regroupe les principaux pays en développement, a rappelé cette semaine ses réserves sur la nomination d’un directeur choisi par les Européens et demandé aux pays riches de s’engager clairement en faveur d’un processus de sélection ouvert. Conscient de cette difficulté, M. Strauss-Kahn a pris soin d’indiquer mi-juillet qu’il souhaitait être “choisi sur la base de ses mérites propres” et annoncé une tournée de capitales pour convaincre du “bien-fondé” de sa candidature. “Il n’y a pas de raison en effet que se poursuive encore longtemps cette sorte de +gentleman agreement+ entre les Etats-Unis et l’Europe”, a-t-il dit vendredi à l’AFP: “mais, d’un autre côté, cela ne veut pas dire non plus qu’il est interdit pour un Européen d’être candidat”. Nicolas Sarkozy, qui a affirmé être “en contact quotidiennement” avec M. Strauss-Kahn, a déclaré qu’il envisageait de se rendre au Brésil pour soutenir sa candidature. Après Washington, M. Strauss-Kahn entamera une vaste tournée dans les pays concernés. “A partir de demain (samedi), je vais en Afrique du Sud, au Brésil, en Inde, en Chine, en Arabe Saoudite, au Japon, en Corée, au Mexique… Parce qu’il faut convaincre de la validité de la candidature qui est la mienne”, a-t-il dit vendredi à l’AFP. Le président sénégalais Abdoulaye Wade a déjà apporté son soutien à la candidature de Dominique Strauss-Kahn. “C’est d’abord le candidat de la France”, a-t-il expliqué, lors d’une conférence de presse conjointe avec Nicolas Sarkozy, jeudi à Dakar: “nous connaissons ses compétences, son ouverture. Nous pensons qu’il sera très attentif aux problèmes du tiers-monde et en particulier aux problèmes de l’Afrique”. |
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