[31/07/2007 06:45:10] NEW YORK (AFP) Le groupe de médias Dow Jones et son fleuron le Wall Street Journal n’étaient toujours pas fixés sur leur sort lundi soir, alors que leur actionnaire majoritaire, la famille Bancroft, n’arrivait pas à trancher sur l’offre de rachat lancée par Rupert Murdoch. L’échéance de 17H00 locales (21H00 GMT) a passé sans que ni les Bancroft, ni Dow Jones, ni News Corp. –le groupe de médias dirigé par Murdoch–, n’informent sur l’état des discussions. Contactées par l’AFP, Dow Jones a refusé de commenter les nouveaux développements, tandis que les camps Bancroft et News Corp. n’étaient pas joignables. Depuis plusieurs semaines, l’offre de M. Murdoch, qui propose 5 milliards de dollars pour racheter Dow Jones et le quotidien financier Wall Street Journal, déchire la famille Bancroft, qui contrôle le groupe depuis 1902. Les difficultés pour les 33 membres de la famille à se mettre d’accord retardaient une annonce. Malgré l’échéance de 21h00 GMT fixée auparavant pour un vote, la situation se soldait encore par la même impasse que la veille avec 28% de votes favorables sur les 30% qu’il faudrait à Rupert Murdoch pour emporter la bataille. Lundi soir, “chacun campait sur ses positions, dans l’espoir que Murdoch relève son offre”, rapportait le le Wall Street Journal, qui suit de près, de par sa position, les débats des Bancroft. Un pari plutôt risqué sachant que News Corp. a fait part, plus tôt lundi, de sa lassitude à l’égard de la situation: “Si jamais les votes devaient rester aux niveaux actuellement rapportés, il est hautement improbable que nous donnions suite à l’offre”, a déclaré à l’AFP un porte-parole de News Corp. Dans ce contexte délicat, membres du conseil d’administration et conseillers juridiques des Bancroft oeuvraient activement auprès des réfractaires à une vente, alors que l’offre de Rupert Murdoch est jugée généreuse par le marché. Signe des incertitudes qui régnaient encore lundi soir, le Wall Street Journal a annoncé la tenue d’un conseil d’administration de Dow Jones mardi à 16H00 locales (20H00 GMT), “et une décision sur une acceptation ou non de l’offre en sortira, ou voire sortira plus tôt”, indiquait le quotidien. De son côté, Brad Greenspan, fondateur de MySpace, a réitéré l’offre alternative, indiquant avoir trouvé 5 investisseurs prêts à injecter 600 millions de dollars pour développer les activités de Dow Jones. La famille Bancroft est divisée sur une cession à Murdoch, sur fond d’inquiétudes sur l’avenir éditorial de ses actifs –l’agence financière Dow Jones ou encore le magasine économique Barron, aux côtés du Wall Street Journal– si ces médias prestigieux devaient passer dans le giron de News Corp. Ce dernier groupe compte notamment une presse à grand tirage comme le tabloïd britannique The Sun ou le guide de programmes télé Gemstar-TV Guide, aux côtés de la chaîne d’information Fox News et des studios de cinéma 20th Century Fox. A 60 dollars par action, l’offre semble pourtant alléchante: elle représente une prime de 65% sur le cours de Bourse de Dow Jones avant que Rupert Murdoch ne dévoile ses intentions en mai. Sur les 5 milliards de dollars, 1,2 milliard iraient aux Bancroft, au pro rata de leur participation. Les 33 membres de la famille détiennent ensemble 24% du capital et 64% des droits de vote. Pour réussir, Rupert Murdoch n’a besoin que de 30% sur ces 64%, sachant que le reste des actionnaires est plutôt favorable. Le clan des opposants à une cession compte entre autres Christopher Bancroft, figure importante de la famille qui siège au conseil d’administration de Dow Jones, et la doyenne Jane Cox MacElree, qui contrôle 15% des droits de vote. Le clan des “pro” Murdoch compte notamment le fils de la doyenne, Crawford Hill et l’une des trois branches de la famille, les Cooks, qui détiennent 23% des droits de vote. |
||
|