[31/07/2007 11:45:33] PARIS (AFP) Le taux de chômage en France a baissé pour le cinquième mois consécutif en juin, tombant à 8% de la population active selon un chiffre provisoire publié lundi par le gouvernement, mais cette embellie reste objet d’incertitudes alors que beaucoup d’emplois sont créés en intérim. Fin juin, la France comptait 1.962.700 demandeurs d’emploi dans la catégorie 1 qui sert de baromètre officiel en France depuis 1995. Elle regroupe les personnes immédiatement disponibles, à la recherche d’un CDI à temps plein et ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois. Le nombre de chômeurs a ainsi diminué de 1,2% en un mois en données corrigées des variations saisonnières (CVS) et de 10,6% en un an. Le taux de chômage au sens du Bureau international du Travail (BIT) a diminué de 0,1 point à 8% de la population active. Il était à 9% en juin 2006. La ministre de l’Economie et de l’Emploi Christine Lagarde a vu dans ces chiffres le signe d’une “réelle amélioration de la situation du marché du travail”. Le taux de chômage BIT reste “provisoire”, a souligné le ministère alors que l’écart s’est aggravé ces derniers mois entre le taux de chômage provisoire publié par le gouvernement et le chiffre plus élevé donné par l’office européen des statistiques Eurostat. Un coup d’oeil aux projections de l’assurance chômage (Unedic) alimente aussi le doute puisque l’Unedic table sur un taux de chômage à 8%… mais pour la fin de l’année, l’Insee ne risquant pour sa part aucun pronostic. Il faudra attendre l’automne pour lever ces incertitudes consécutives à la décision de l’Insee de différer le grand ménage qu’elle effectue normalement en mars dans ses statistiques, sur la base de son Enquête Emploi annuelle. La polémique, suscitée par ce retard, a été relancée la semaine dernière par des associations de chômeurs qui affirment que le nombre de chômeurs radiés “abusivement” par l’ANPE augmente et “explique pour partie les baisses annoncées du nombre officiel de demandeurs d’emploi”. Pour tirer au clair la fiabilité de la mesure du chômage, le gouvernement a commandé en juin un rapport, dont les conclusions seront connues en septembre. Un premier changement de taille est déjà en vue, les députés ayant voté le 12 juillet l’intégration des DOM TOM dans la statistique nationale. Cela représente actuellement plus de 144.000 demandeurs d’emploi de catégorie 1. Au-delà des incertitudes statistiques qui planent sur l’ampleur réelle de la baisse du chômage, au moins deux autres facteurs fragilisent la situation. L’emploi salarié a retrouvé le chemin de la croissance depuis 2004, mais la progression des effectifs s’accompagne d’une forte hausse du travail intérimaire (près de 60% des emplois salariés créés au 1er trimestre 2007) et donc du nombre de personnes susceptibles d’alterner travail et chômage. Les inscriptions à l’ANPE consécutives à une fin de mission d’intérim ont d’ailleurs augmenté de 4% au deuxième trimestre, alors que tous les autres motifs d’inscriptions ont diminué par rapport au premier trimestre, selon les chiffres publiés lundi. Par ailleurs, une baisse sensible du nombre de contrats de travail aidés par l’Etat aura lieu au deuxième semestre, en raison d’une diminution des crédits afférents décidée par le précédent gouvernement. La ministre de l’Emploi pourrait être amenée à serrer encore un peu plus la vis, après la découverte d’un trou de trésorerie d’un milliard d’euros dans le budget 2007 de la politique de l’emploi. |
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