Le moral des ménages français recule pour la première fois depuis sept mois

 
 
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Evolution mensuelle du moral des ménages

[31/07/2007 10:24:15] PARIS (AFP) Le moral des ménages français a reculé en juillet pour la première fois depuis sept mois, ce que certains économistes interprètent comme la fin d’un “état de grâce” ayant accompagné l’élection de Nicolas Sarkozy en mai.

L’indicateur a “partiellement effacé le gain enregistré depuis les élections. L’état de grâce semble commencer à s’estomper”, remarque Mathieu Kaiser, économiste de BNP Paribas.

Le moral des ménages a baissé de trois points en juillet par rapport à juin, s’établissant à -15 (données corrigées des variations saisonnières), et retombe sous son niveau du mois de mai (-13), a indiqué l’Insee mardi.

L’indicateur s’était amélioré fortement depuis décembre, en particulier entre avril et mai, au moment du dernier scrutin présidentiel, enregistrant un bond de sept points.

“Déjà oubliée l’euphorie post-électorale. En dépit du paquet fiscal et malgré la forte baisse du chômage en juin, les inquiétudes refont surface, en particulier quant à l’évolution de l’inflation”, renchérit Nicolas Bouzou, du cabinet d’études Asterès.

Les économistes du cabinet Xerfi jugent cependant qu’il ne faut pas enterrer trop vite la “lune de miel avec le président Sarkozy”, et qu’après la forte amélioration des derniers mois, un repli du moral des ménages n’est pas surprenant, surtout au vu “des conditions climatiques désastreuses” en juillet.

Le sentiment des ménages sur l’inflation passée et future s’est détérioré, malgré la faible hausse globale des prix en France (+1,2% sur un an en juin).

“Les Français ont perçu des hausses de prix significatives ces dernières semaines. Hausse du pétrole, tensions sur les marchés de matières premières agricoles”, explique Nicolas Bouzou.

“A la veille des départs en vacances, (…) l’envolée des prix à la pompe et les craintes d’une valse des étiquettes à la rentrée sur les prix de l’alimentaire” ont ravivé les inquiétudes des Français sur leur pouvoir d’achat, renchérit Xerfi.

La baisse la plus forte concerne les perspectives d’évolution du niveau de vie, qui chute de -3 à -9, ce qui pour M. Bouzou prouve que le gouvernement “peine à convaincre” du bien fondé de ses réformes.

Les Français ont aussi une appréciation négative de leur situation financière passée et à venir.

D’autre part, le sentiment des Français sur l’évolution du chômage est resté stable en juillet malgré sa forte baisse des derniers mois. Le taux de chômage a baissé en juin pour le 5e mois consécutif pour retomber à 8% en France.

Seule l’opinion des ménages concernant l’opportunité de faire des achats importants s’améliore en juillet, passant de -6 à -4, remarque Mathieu Kaiser, qui juge que la consommation de biens durables devrait continuer à tirer les achats au troisième trimestre.

Ce qui serait, selon lui, “cohérent avec la mesure de déductibilité des intérêts d’emprunt immobilier prise cet été, qui relancera temporairement le marché immobilier à partir de la rentrée” et donc les achats liés à l’équipement du logement.

La baisse du moral des ménages en juillet “n’altère en rien la volonté de consommer” des Français (…) Ce mouvement de vague à l’âme ne devrait pas avoir de conséquence sur la croissance”, conclut Nicolas Bouzou. Le gouvernement table sur une croissance de 2,25% à 2,5% pour 2007 et l’Insee prévoit 2,1%.

Le moral des industriels français est, lui, resté stable en juillet, a indiqué l’Insee la semaine dernière, le sentiment sur la conjoncture industrielle restant “bien orienté” mais les “perspectives générales se tassant”.

 31/07/2007 10:24:15 – © 2007 AFP