Pékin demande une nouvelle fois la compréhension des USA face aux déséquilibres bilatéraux

 
 
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Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson et la vice-Première ministre chinoise Wu Yi, le 31 juillet 2007 à Pékin (Photo : Michael Reynolds)

[31/07/2007 11:06:15] PEKIN (AFP) La vice-Première ministre chinoise Wu Yi a demandé mardi au secrétaire américain au Trésor Henry Paulson de “témoigner” devant le Congrès de son pays de la réalité chinoise, afin de désamorcer la colère des parlementaires américains face aux déséquilibres bilatéraux.

Se félicitant d’une visite de M. Paulson dans une des provinces les plus pauvres de Chine, le Qinghai (nord-ouest), Wu Yi s’est dite “sûre” que ce déplacement “enrichirait les témoignages futurs” du responsable américain devant le Congrès.

Elle a mis l’accent sur le sous-développement économique de certaines régions chinoises, pour mieux demander : “qui la Chine pourrait-elle bien menacer?”. “Nous n’en avons pas la capacité. La Chine ne menace personne et ne le fera jamais”, a-t-elle ajouté devant la presse, en compagnie de M. Paulson, avec lequel elle venait de s’entretenir.

Le secrétaire au Trésor est arrivé dimanche en Chine pour discuter avec les autorités de Pékin du dialogue économique stratégique bilatéral lancé en décembre dernier, pour aplanir les différends commerciaux bilatéraux, et qu’il copréside avec Mme Wu.

Il a entamé son déplacement au Qinghai où se trouve le plus grand lac du pays, symbole des défis environnementaux auxquels la Chine est confrontée.

Mais outre les questions d’écologie, le responsable devrait parler commerce et change lors de son séjour. Ce déplacement intervient alors que se sont encore tendues les relations sino-américaines, plombées par le déficit américain vis-à-vis du géant asiatique, de 232,5 milliards de dollars l’an dernier, selon Washington.

Juste avant qu’il ne s’envole pour Pékin, la Commission des Finances du sénat américain a décidé à une écrasante majorité de demander au Trésor d’identifier les pays dont les devises sont “fondamentalement déséquilibrées”, ouvrant ainsi la porte à d’éventuelles sanctions économiques contre eux.

La proposition présentée en juin par des parlementaires vise ouvertement la Chine, accusée de maintenir sa monnaie sous-évaluée. Certains économistes américains estiment que le yuan est sous-évalué de 40% face au dollar.

Paulson ne devrait cependant pas taper du poing sur la table : ce grand connaisseur de la Chine a toujours clairement exprimé sa volonté de ne pas prendre de front ses interlocuteurs chinois.

Dans une interview à l’agence officielle Chine Nouvelle, il a répété cet engagement affirmant qu’il incombait “à la Chine — un des partenaires économiques majeurs (des Etats-Unis) — de prendre les décisions sur sa monnaie”.

“Le Trésor ne peut soutenir l’approche (des sanctions) et continue de penser qu’une approche directe et des discussions fortes avec les dirigeants chinois – pas des lois – sont le meilleur moyen d’accomplir des progrès”, a ajouté M. Paulson.

Le responsable a cependant encouragé la Chine à mieux faire : “une monnaie qui reflète la réalité chinoise, et les fondamentaux économiques, servirait les intérêts de la Chine”.

Une prise de position qu’il devrait répéter au gouverneur de la banque centrale Zhou Xiaochuan et au président Hu Jintao avec lesquels des entretiens sont aussi prévus mardi soir et mercredi.

 31/07/2007 11:06:15 – © 2007 AFP