[31/07/2007 18:42:29] NEW YORK (AFP) Les groupes de médias Dow Jones et News Corp semblaient proches d’un accord mardi, la famille Bancroft, actionnaire du premier, ayant vraisemblablement apporté assez de voix favorables à l’offre de rachat du second pour qu’une annonce officielle soit faite rapidement. Selon le quotidien Wall Street Journal, propriété de Dow Jones, les membres Bancroft représentant ensemble 32% des droits de vote de Dow Jones ont apporté leur soutien à une vente de leur groupe pour 5 milliards de dollars à News Corp le groupe de Rupert Murdoch. Mais le processus de réflexion chez les Bancroft “est toujours en cours”, a indiqué à l’AFP un représentant de la famille. “Toute suggestion que ce processus est achevé ou qu’un certain niveau de soutien a été obtenu est à ce stade prématuré”, a-t-on ajouté de même source. Bien que les 33 membres de la famille Bancroft détiennent ensemble 64% des droits de vote (et 24% du capital), M. Murdoch a besoin d’obtenir 30% des voix pour réussir, sachant que le reste des actionnaires de Dow Jones est plutôt favorable à l’opération. Ces derniers développements surviennent alors que jusqu’ici, l’offre du patron de News Corp était soutenue à hauteur de 28% par les Bancroft. Le nouveau ralliement, croit savoir le Wall Street Journal, s’est fait à l’issue de négociations à l’arraché avec les membres Bancroft réfractaires à une cession du groupe familial et de ses publications financières prestigieuses. News Corp et Dow Jones doivent tenir chacun un conseil d’administration plus tard dans la journée de mardi et une annonce sur un accord pourrait être faite au plus tôt ce jour, selon le WSJ. Des informations non confirmées par les groupes. Un argument financier aurait fait fléchir certains adversaires à la cession dans la famille: la prise en charge par M. Murdoch des 30 millions de dollars de frais d’avocat et de conseil financier des Bancroft. Selon le Wall Street Journal, objet de la campagne passionnée des “anti” au nom de l’indépendance éditoriale du quotidien contre des intérêts purement financiers, c’est la branche de Denver des Bancroft qui a donné ses voix décisives à l’offre Murdoch. Pour leur part, les plus “ultra” des Bancroft réfractaires ont campé sur leurs positions contre une cession du Wall Street Journal, de l’agence d’information financière Dow Jones et du magazine économique Barron à un groupe de médias généraliste et de divertissement. News Corp détient entre autres le tabloïd britannique The Sun, la chaîne de télévision Fox News et les studios de cinéma Paramount. De son côté, le marché s’emballait sur l’idée d’un accord: l’action Dow Jones prenait 11,52% à 57,50 dollars à la Bourse de New York vers 17H45 GMT, après avoir chuté de 5,28% lundi soir. L’argument financier a fait son chemin chez certains Bancroft depuis quelques jours, et face aux “pro” et “anti” Murdoch, une troisième voie s’est dessinée. Certains membres et conseillers des Bancroft, dont la branche de Denver, ont cherché à négocier leur “oui” contre une offre relevée côté Murdoch, selon les sources proches du dossier citées par le Wall Street Journal. Mais le patron de News Corp a laissé entendre via la presse qu’il ne comptait pas relever son offre, déjà généreuse: avec un prix de 60 dollars par action, l’offre représente une prime de 65% sur le cours de Bourse de Dow Jones avant l’offre. Dans un geste de lassitude réelle ou tentant un coup de poker, News Corp a déclaré lundi “hautement improbable” de poursuivre son offre si le vote des Bancroft restait aussi serré, à 28%. Face au caractère inflexible de News Corp, la branche de Denver aurait décidé de revoir ses positions, mais si le vote des Bancroft reste finalement à 32%, c’est avec une maigre caution que Murdoch va présenter son offre au reste des actionnaires de Dow Jones. |
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