British Airways punie des deux côtés de l’Atlantique pour entente illicite

 
 
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Des avions de la compagnie aérienne British Airways, à Londres le 30 novembre 2006 (Photo : Adrian Dennis)

[01/08/2007 17:38:56] LONDRES (AFP) La compagnie aérienne British Airways a été condamnée mercredi à un total de 550 millions de dollars (400 M EUR) au Royaume-Uni et aux Etats-Unis pour ententes sur la fixation des surtaxes liées au prix du carburant, respectivement avec Virgin Atlantic et Korean Air.

Korean Air, aux Etats-Unis, a été condamnée par le ministère de la Justice à la même amende que BA, 300 millions de dollars. Virgin Atlantic, au Royaume-Uni, a bénéficié de l’immunité pour avoir aidé l’Office of Fair Trading (OFT), le service de répression des fraudes, dès le début de son enquête.

BA a été condamnée à 121,5 millions de livres (180 M EUR) par l’OFT, pour s’être par six fois entendue avec Virgin Atlantic entre août 2004 et janvier 2006 pour décider de la surtaxe à appliquer au prix des billets long-courriers pour refléter la hausse du prix du carburant.

Elles ont commencé par ajouter 6 livres (9 euros) par trajet, pour finir avec 30 livres (45 euros) par trajet, soit 90 euros par aller-retour.

Aux Etats-Unis sur la même période, la surcharge carburant appliquée à chaque billet aller-retour par BA et Korean Air est passée de 10 à 110 dollars. Sur le fret, où la période d’entente a duré quatre ans, la surtaxe carburant est passée de 4 à 72 cents par kilo.

“BA a mené des opérations de fixation (illégale) des prix avec Korean Air par téléphone et via des rencontres”, a expliqué sur la BBC un porte-parole du ministère de la Justice américain (DoJ).

Le DoJ s’est félicité du résultat de cette enquête conduite en parallèle avec l’OFT, tandis que celui-ci a estimé que l’amende prononcée, la plus forte jamais prononcée par l’Office dans une telle affaire, “montrait notre détermination à agir vigoureusement contre ce type de comportement”.

Le total de ces amendes, quelque 270 livres, devrait selon BA refléter la provision de 350 millions de livres qu’elle a réalisée, équivalent à 20% de plus que son bénéfice net de l’an dernier. Le reste de la provision devrait servir à couvrir les litiges toujours pendants en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Canada et en Afrique du Sud.

Le directeur général de BA Willie Walsh a accusé mercredi les “quelques individus”, membres de la compagnie, qui se seraient rendus coupables de ces collusions.

“Il est clair que je suis très mécontent qu’une telle activité ait pu se dérouler à l’intérieur de British Airways”, a-t-il assuré sur la radio BBC4.

Une enquête criminelle est toujours en cours pour déterminer les responsabilités personnelles. e directeur commercial de BA Martin George, et le directeur de la communication Iain Burns ont d’ores et déjà quitté la compagnie en octobre dans le cadre de cette affaire.

M. Walsh a cependant assuré que la clientèle “n’avait pas été indûment taxée”, et ajouté que “les surtaxes de carburant sont un moyen légal de compenser les coûts”. Depuis cette affaire, ces surtaxes ont été allégées.

L’affaire coûte à la compagnie, au Royaume-Uni, environ 1,4% de son chiffre d’affaires de l’année dernière, alors que l’amende pouvait aller jusqu’à 10%. Au Royaume-Uni comme aux Etats-Unis, la coopération de BA a allégé l’amende, a révélé la compagnie.

Présentant les “excuses” de Virgin Atlantic et du président de Virgin Richard Branson, le porte-parole de Virgin Atlantic a salué quant à lui la vélocité des juristes de la société qui “ont pris la bonne décision” dès que l’affaire a commencé, “en allant voir les autorités”.

Le titre British Airways a cédé 2,89% mercredi à la Bourse de Londres, dans un marché en baisse de 1,72%.

 01/08/2007 17:38:56 – © 2007 AFP