[01/08/2007 10:44:08] PARIS (AFP) Les Bourses européennes sont reparties en très forte baisse mercredi dans le sillage des marchés américains et asiatiques, les craintes de crise financière refaisant surface au lendemain de l’effondrement, à Wall Street, de l’action d’une société de prêts hypothécaires. A 10h00 GMT, la Bourse de Paris perdait 2,18%, Londres reculait de 2,42%, Francfort de 2,08%, Madrid de 2,04% et l’Eurostoxx 50 de 2,48%. La majeure partie des places d’Asie-Pacifique ont terminé dans le rouge: Shanghaï a lâché 3,81%, Tokyo 2,19%, Hong Kong 3,14%, Séoul 4%, et Taipei 4,26% (son plus bas niveau en un mois). A la mi-journée, Bombay perdait près de 3,5%. En Australie, Sydney a dévissé en clôture de 3,3%, soit la plus lourde chute en pourcentage en une journée depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. L’onde de choc est partie mardi de la Bourse de New York, qui avait passé toute la matinée dans le vert mais a finalement succombé aux inquiétudes sur les secteurs immobilier et financier, le Dow Jones abandonnant 1,10% et le Nasdaq 1,43%. Les marchés américains se sont retournés lorsque American Home Mortgage (AHM), un organisme de refinancement de prêts hypothécaire, a annoncé qu’il n’avait pas été en mesure de rembourser 300 millions de dollars d’échéances arrivées à terme lundi, et pourrait faire défaut sur d’autres échéances. Cette déclaration a relancé les craintes d’extension au secteur financier de la crise immobilière, provoquée au départ par les difficultés de ménages ayant contracté des crédits hypothécaires à risque (“subprime mortgages”), et peinant à rembourser leurs prêts au moment où les taux d’intérêt remontent. “L’aspect inquiétant de cette histoire est qu’American Home Mortgage n’est pas spécialisé dans les +subprime+ mais dans les +ALT-A+”, un terme désignant les emprunteurs “qui ont une bonne qualité de crédit mais dont les dossiers de financement ne sont pas totalement renseignés”, a expliqué Aurel Leven. “Nous sommes bien dans le cas d’un +credit crunch+ (durcissement brutal des conditions de crédit, ndlr), qui ne concerne plus seulement quelques ménages mal notés”, a poursuivi la maison de courtage, commentant la dégringolade de 89% du titre AHM à Wall Street. Or, selon Aurel Leven, cette crise risque d’assécher les marchés en liquidités et de compromettre le financement d’opérations de nature à soutenir les cours, notamment les rachats par endettement. Par ailleurs, la Bourse australienne a amplifié le mouvement de panique mondiale après des déclarations de la banque Macquarie, avertissant que deux de ses fonds allaient subir des pertes pouvant aller jusqu’à 258 millions de dollars américains en raison de la crise des “subprimes”. Le titre de la Macquarie Bank a chuté de près de 11% tandis que l’un de ses fonds, Fortress, a perdu près d’un quart de sa valeur. Personne ne sait cependant quel sera l’impact de la crise américaine, avertissaient les analystes. “On ne peut faire qu’attendre”, se lamente Song Seng Wun, responsable de recherches à la CIMB-GK à Singapour. “Si l’économie américaine continue à croître, l’impact pourrait être limité mais dans le cas contraire, cela pourrait s’aggraver”, a-t-il ajouté. |
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