En Chine, Paulson se fait une nouvelle fois l’apôtre du dialogue

 
 
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Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson et le président chinois Hu Jintao, le 1er août 2007 à Pékin (Photo : Michael Reynolds)

[01/08/2007 11:28:06] PEKIN (AFP) Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson achevait mercredi une visite en Chine où ce partisan du dialogue, et non des sanctions, a tenté de persuader qu’un yuan à sa juste valeur serait dans les intérêts du géant asiatique.

Ce très bon connaisseur de la Chine, qui l’avait reçu avec tous les honneurs lors de sa première visite de secrétaire au Trésor en septembre, a encore une fois eu des entretiens au plus haut niveau.

Sa rencontre mercredi après-midi avec le président Hu Jintao a clôturé une série de rendez-vous, notamment avec la vice-Première ministre Wu Yi et le directeur de la Banque centrale Zhou Xiaochuan.

Mais peu avant la fin de cette visite entamée dimanche soir, rien n’avait filtré pouvant laisser penser qu’il repartirait avec davantage que des promesses.

Sous la menace de comptes à rendre aux élus américains à son retour, Henry Paulson est néanmoins resté fidèle à son approche des différends économiques bilatéraux privilégiant la discussion.

Il s’est notamment fait l’avocat du “dialogue économique stratégique” sino-américain un dialogue biannuel qu’il copréside avec Wu Yi.

“Ce dialogue nous permet une relation forte, qui est utile pour maintenir les liens même dans les temps de tension”, a-t-il expliqué dans une interview à Chine Nouvelle.

Les relations sino-américaines traversent précisément une de ces phases de turbulence alimentée par l’énorme déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine, découlant lui-même de la sous-évaluation du yuan, selon les responsables américains.

Suivant une proposition présentée en juin par des parlementaires et visant ouvertement la Chine, la Commission des Finances du sénat américain a décidé, la semaine dernière, de demander au Trésor d’identifier les pays dont les devises sont “fondamentalement déséquilibrées”, ouvrant ainsi la porte à d’éventuelles sanctions économiques contre eux.

Certains économistes américains estiment que le yuan est sous-évalué de 40% face au dollar.

Auprès de Wu Yi, Paulson a simplement mis “l’accent sur la nécessité d’une flexibilité accrue”, a-t-il dit à l’agence Chine Nouvelle. “Une monnaie reflétant la réalité chinoise, et les fondamentaux économiques, servirait les intérêts de la Chine”, a-t-il ajouté.

“Je ne fais que répéter la position du Trésor mais une loi n’est pas la méthode appropriée pour résoudre la question de la monnaie”, a-t-il martelé.

“M. Paulson, en homme avisé, n’a sûrement pas cherché à forcer ses interlocuteurs à faire des concessions sur la question du yuan. Mais ça lui fait une carte en main, peut-être, pour obtenir autre chose”, a commenté pour l’AFP Mei Xinyu, un chercheur affilié au ministère du Commerce.

D’autant que menaces de sanctions ou pas, les autorités chinoises affichent une détermination sans faille à aller “à leur rythme”, qui n’échappe apparemment pas à l’ancien financier de Wall Street.

Un peu malicieusement, Wu Yi s’est ainsi félicitée que M. Paulson ait visité lundi une des provinces les plus pauvres de Chine, le Qinghai (nord-ouest), afin de pouvoir “enrichir ses témoignages futurs devant le Congrès” sur les réalités chinoises.

Une façon aussi pour la “Dame de fer” chinoise, surnom de Wu Yi, de rassurer sur une présumée menace économique chinoise. “La Chine n’est pas une menace. Elle n’en a pas la capacité”, a-t-elle dit.

 01/08/2007 11:28:06 – © 2007 AFP