Etats-Unis : le FMI parie sur un atterrissage en douceur malgré la crise immobilière

 
 
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Un ouvrier sur le chantier d’une maison, le 24 juillet 2007 à Naperville (Illinois) (Photo : Jeff Haynes)

[01/08/2007 19:17:47] WASHINGTON (AFP) L’économie américaine a de grandes chances de connaître un atterrissage en douceur, a estimé mercredi le FMI, en mettant toutefois en garde contre les possibles ramifications de la crise immobilière.

“Les perspectives pour l’économie américaine sont favorables, alors que l’activité a ralenti après un long boom entraîné par la demande intérieure”, estime le Fonds monétaire international (FMI) dans son “Article IV” sur l’état de l’économie.

Dans ce contexte “le scénario le plus probable est un atterrissage en douceur, avec une accélération de la croissance et un ralentissement de l’inflation”, affirme ce document qui reprend les grandes lignes d’un rapport publié fin juin.

Mais des risques demeurent, avertit le Fonds.

“Il est impossible d’ignorer les répercussions du ralentissement de l’immobilier résidentiel et les problèmes du marché des prêts hypothécaires à risques” (également appelés “subprime”), car ceux-ci pourraient “prolonger la crise immobilière”, ajoute le document.

Les difficultés de l’immobilier sont généralement considérées comme le plus gros risque pour la croissance américaine, et elles ont contribué à faire chuter la bourse ces derniers jours.

Le FMI avertit ainsi que “la consommation pourrait être plus faible et les conditions sur les marchés financiers pourraient se durcir rapidement”.

Et, “alors que les conditions financières se tendent, pourraient apparaître des concentrations de risque imprévues et des liens sur les marchés inattendus”.

Autre risque, les pressions sur les coûts découlant de la hausse des prix du pétrole et des matières premières, tout comme le faible taux de chômage, “pourraient augmenter les risques pour l’inflation”, avertit le document.

Le FMI reprend en préambule le jugement rendu fin juin comme quoi “la croissance est dangereusement proche de la +vitesse de décrochage+ associée aux récessions que nous avons connues dans le passé”.

Le Fonds avait alors révisé à la baisse sa prévision de croissance pour cette année à 2% seulement, au lieu de 2,2% prévu initialement.

La croissance américaine a atteint 3,4% au deuxième trimestre, après un très médiocre 0,6% seulement au premier (en rythme annuel).

Le Fonds juge par ailleurs que le niveau des taux de la banque centrale est favorable au scénario d’un atterrissage en douceur. Le principal taux de la Fed est fixé à 5,25%.

Sur le dollar, le FMI prend note du document de travail remis fin juin qui faisait état d’une surévaluation du billet vert. “Cependant un certain nombre d’administrateurs ont jugé peu convaincants les arguments de surévaluation” du dollar, ajoute le rapport.

Sur la libéralisation du commerce, les administrateurs ont “exhorté les autorités américaines à adopter un programme plus ambitieux, afin d’arriver à un résultat positif dans le cycle de Doha”.

Les pourparlers lancés fin 2001 à Doha (Qatar) auraient déjà dû être bouclés fin 2004. Ils achoppent sur la question des subventions agricoles des pays riches, accusés par les pays pauvres de saper le revenu de leurs agriculteurs.

Le FMI a enfin répété que “le grand défit budgétaire” restait la réforme des programmes publics d’assurance santé et retraite.

 01/08/2007 19:17:47 – © 2007 AFP