[02/08/2007 15:40:40] PARIS (AFP) Mis sous pression par la réglementation et la concurrence, France Télécom a publié jeudi des résultats semestriels supérieurs aux attentes, de bons chiffres que l’opérateur attribue à la mutation qu’il a engagée depuis près de deux ans vers internet et les pays émergents. Au premier semestre, son bénéfice net a grimpé de plus de 40% à 3,3 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires en hausse de 2,1% à 25,9 milliards. Des chiffres applaudis en Bourse: à 14H17 (12H17 GMT), le titre affichait l’une des meilleures hausses du CAC 40, gagnant 3,71% à 20,39 euros dans un marché en hausse de 0,79%. “Nous attendons un niveau comparable d’activité sur le deuxième semestre et nous pouvons confirmer nos objectifs sur l’ensemble de l’année”, a indiqué le directeur financier Gervais Pellissier dans une conférence téléphonique, soit un cash-flow organique de 6,8 milliards et un taux de marge brute opérationnelle quasi-stable (36,3% actuellement). Alors qu’il dépasse les attentes du marché, France Télécom joue la prudence et ne souhaite ni revoir à la hausse ses ambitions ni préciser un objectif de croissance: “il nous faut rester vigilants face à un contexte réglementaire et concurrentiel qui n’est pas en amélioration”, insiste M. Pellissier. Les baisses de tarifs des appels mobiles à l’étranger décidées par Bruxelles rajoutent “une pression supplémentaire”, selon le directeur financier, qui se traduira par “environ 60 millions d’euros de pertes sur la marge brute opérationnelle au second semestre”. En Europe de l’Est, “la réglementation se met en place, il y a des pressions sur le chiffre d’affaires et sur les marges”, note-t-il. En France, l’impact des baisses de terminaisons d’appels imposées par le régulateur a coûté à France Télécom “153 millions d’euros sur le semestre”. Sans cet impact, son activité mobile aurait crû de 3,4% au lieu de 0,1%. Son revenu moyen par client (Arpu), chiffre-clé du secteur, baisse encore de 3,4% à 403 euros par an. Orange n’est pas le seul à souffrir: son concurrent SFR a constaté une baisse de son Arpu de 5,2% à 446 euros. Au Royaume-Uni et en Espagne, le français pâtit de la forte concurrence, perdant en six mois respectivement 168.000 et 422.000 clients. En France, l’opérateur historique tire son épingle du jeu: sur le semestre, il conquiert 135.000 clients mobiles (97.000 pour SFR) pour atteindre 23,4 millions au 30 juin (hors opérateurs virtuels). France Télécom attribue ces bons chiffres à la mise en place de son plan de transformation Next: “depuis six mois des progrès considérables ont été réalisés”, a souligné le PDG Didier Lombard. “Le groupe est à mi-chemin du plan Next (…): il nous a fallu réformer en profondeur les structures et les métiers du groupe”, a expliqué M. Lombard, saluant le “retour à la croissance” de l’opérateur. La mutation du groupe est double, vers les technologies de l’internet (IP) et les pays émergents. En France, “la croissance de l’internet haut débit a permis de compenser la décroissance du fixe traditionnel”, selon M. Pellissier, soulignant: “c’est une première depuis plusieurs années”. Son chiffre d’affaires des services résidentiels (internet et fixe) gagne 1,4% à 8,8 milliards. Il évalue sa part de marché dans l’ADSL stable à 49,2%, soit 6,575 millions de clients. En Europe de l’Est, au Moyen-Orient et en Afrique, où la croissance est à deux chiffres, “ce sont les activités mobiles qui tirent la croissance, avec aussi un développement progressif des activités internet”, note M. Pellissier. Ils représentent 13% du chiffre d’affaires, contre 10% il y a deux ans. |
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