Pour le responsable politique,
chef d’entreprise ou investisseur qui veut savoir s’il est facile ou non de
faire des affaires dans telle ou telle partie du monde, rien de plus simple
: en un clic de souris sur l’ordinateur, il peut désormais visualiser ce
type d’information grâce à une carte Google sur la pratique des affaires
dans 175 pays (a) mise au point par la Banque mondiale.
Les pays y sont classés dans
trois catégories selon un marquage de couleur allant du vert (pour ceux où
il est facile de faire des affaires) au jaune (modérément facile) et au
rouge (difficile). Cette nouvelle carte vient compléter le rapport annuel
Doing Business, qui est l’une des publications phares du Groupe de la
Banque, et permet d’en présenter les données essentielles de façon purement
visuelle.
Cliquez sur un pays et vous
verrez apparaître en superposition une fenêtre présentant l’évaluation
établie par le service Doing Business sur la base des dix critères qui lui
servent à classer les économies. Une étoile est utilisée pour identifier les
dix pays qui se sont classés en tête de liste en matière de réformes au
cours de l’année précédente.
En termes techniques, cette forme
de visualisation est un «mashup», c’est-à-dire une application composite
basée sur la combinaison de données provenant de sources d’information
différentes —en l’occurrence, la base de données Doing Business et le
service Google Maps. Elle est le fruit d’efforts menés par le Groupe
d’intervention rapide de la Banque sous la direction d’un de ses analystes
pour la gestion du savoir, Ramin Aliyev.
«Il est temps d’engager des
réformes»
Comme l’explique celui-ci : «Le
message qu’on essaie de faire passer grâce à cette carte, c’est que si la
situation n’est pas bonne dans un pays, surtout comparé à ses voisins, il
est temps pour lui d’engager des réformes».
Ce nouveau service a été lancé par Doing Business en mai dernier, et il n’a
pas tardé à être mentionné sur le web dans plus de 50 blogs, spécialisés
pour beaucoup dans les questions touchant au développement mondial. Son
aspect interactif et intuitif est ce qui en fait l’attrait.
Pour M. Aliyev, le rapport annuel
proprement dit peut en effet prendre un certain temps à absorber pour les
responsables concernés. Mais grâce à l’application cartographique en ligne,
il leur suffit de quelques minutes pour voir non seulement comment se classe
leur pays, «mais aussi comment vont leurs voisins» dans ce même domaine.
Selon lui, le fait pour un pays
d’être marqué en rouge ne sera pas nécessairement pris comme un obstacle par
l’investisseur potentiel : «S’il voit des pays classés en jaune ou vert à
côté, cela peut l’encourager à investir», explique-t-il.
«La visualisation des données, c’est ça qui va compter»
L’idée d’adapter ce concept de
mashup lui est venue lorsque Suzanne Smith, la responsable du Groupe
d’intervention rapide, lui a demandé de réfléchir à la façon de tirer parti
des avancées rapides en matière de publication sur le web pour faciliter la
diffusion de la masse de données dont dispose la Banque.
«La visualisation des données,
c’est ça qui va compter», estime-t-il. «On peut désormais faire
immédiatement passer des choses sur un écran d’ordinateurs».
Prochaine étape pour le Groupe
d’intervention rapide : étendre l’application de ce support cartographique à
d’autres bases de données gérées par les services de la vice-présidence
Développement du secteur financier et du secteur privé. De nature thématique
(elles ont par exemple pour nom Enquêtes auprès des entreprises, Indicateurs
financiers, Privatisation ou Participation privée aux projets
d’infrastructure), ces bases regorgent en effet de données qui peuvent être,
de prime abord, difficiles à digérer.
Créer une véritable «galaxie»
de données
À terme, M. Aliyev envisage la
possibilité pour les différentes vice-présidences spécialisées de la Banque
de constituer chacune leur propre petite «planète» visuelle. Cette sorte de
carte thématique pourrait alors être combinée avec d’autres pour créer une
véritable «galaxie» regroupant des données aujourd’hui disséminées sur la
multitude de sites web de la Banque.
Cette approche novatrice
s’inscrit dans la tendance dite du «web 2.0». Ce terme sert à désigner
notamment le mouvement consistant à faire du web le moyen d’exploiter sous
une forme conviviale tout un ensemble de statistiques et autres données
jusqu’ici difficiles à manier.
(a) indique une page en anglais.
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