Electricité : nouvelle hausse de 1,1% de la facture des Français

 
 
SGE.IPR45.060807160231.photo00.quicklook.default-245x163.jpg

[06/08/2007 16:07:12] PARIS (AFP) La facture d’électricité des Français augmentera à nouveau de 1,1% le 16 août, soit une hausse moyenne de moins d’un euro par mois, a annoncé lundi le gouvernement, tout juste un an après la dernière revalorisation des tarifs.

Cette hausse “de 0,1 centime d’euro par kilowattheure (…) aura un impact moyen sur la facture d’un ménage inférieur à un euro par mois”, a assuré le gouvernement dans un communiqué publié au coeur de la période estivale et le jour de l’entrée en vigueur d’une hausse de 6% des prix du tabac.

Elle sera “en-deçà de l’inflation prévue cette année”, a-t-il ajouté. Selon les derniers chiffres disponibles, elle s’établissait fin juin à 1,2% sur 12 mois.

Conformément au contrat de service public signé entre EDF et le gouvernement en octobre 2005, juste avant l’ouverture du capital du groupe public, les tarifs dits “administrés” de l’électricité ne peuvent pas augmenter plus vite que la hausse globale des prix, pendant au moins cinq ans.

Le gouvernement n’est pas dans l’obligation d’accorder des hausses de prix à EDF mais, s’il le fait, il doit en tout état de cause ne pas dépasser le rythme de l’inflation.

La hausse annoncée lundi concerne aussi les professionnels qui verront leur facture augmenter de 1,5%.

La décision du gouvernement prendra effet au 16 août et l’arrêté sera pris après avis consultatif de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

Cette hausse interviendra tout juste un an après la précédente augmentation des tarifs pour les particuliers de 1,7%. Elle avait à l’époque suscité de vives critiques dans les rangs de l’opposition et des associations de consommateurs. Celle de cette année n’avait provoqué aucune réaction lundi soir.

Les tarifs avaient déjà augmenté de 3% en janvier 2003 avant de baisser de 1,6% en janvier 2004.

Selon le gouvernement, “cette revalorisation doit permettre de financer les investissements nécessaires au maintien de la sécurité d’approvisionnement électrique de la France”. Dans le contrat de service public, EDF s’est engagé à investir 40 milliards d’euros à cet effet sur la période 2006-2010, dont plus de la moitié en France.

Après une brève incursion dans le vert dans la matinée à l’annonce de la hausse, le titre EDF est reparti en négatif, suivant la tendance du marché, pour clôturer en baisse de 0,47% à 72,90 euros.

Interrogé par l’AFP, le groupe n’a pas souhaité dévoiler l’impact précis que cette hausse aura sur ses profits.

La décision du gouvernement intervient alors que depuis le 1er juillet, date d’entrée en vigueur de l’ouverture totale des marchés de l’énergie à la concurrence, les Français peuvent opter pour des offres d’énergie à prix libres, dont les prix sont actuellement supérieurs aux prix réglementés.

EDF est désormais en concurrence sur le marché français des particuliers avec GDF, Poweo ou encore Electrabel (Suez).

Le choix d’un particulier de quitter le marché réglementé pour le marché libre est actuellement irréversible, mais cette disposition est contestée. Cinq députés UMP ont déposé début août une proposition de loi pour permettre aux particuliers, ainsi qu’aux artisans et commerçants, de revenir aux tarifs administrés.

Les tarifs français sont par ailleurs dans le viseur des services de la concurrence de la Commission européenne à Bruxelles qui ont lancé en juin une enquête, au motif que ce système pourrait constituer des subventions publiques aux fournisseurs d’électricité.

 06/08/2007 16:07:12 – © 2007 AFP