[06/08/2007 18:09:06] PARIS (AFP) Après les éclaircissements apportés par BNP Paribas et Société Générale la semaine dernière, les banques Natixis et Dexia ont communiqué lundi sur leur exposition aux prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis, pour apaiser les marchés qui les ont récemment sanctionnés. Après plusieurs mois de silence, Natixis a tenu à envoyer un message fort, chiffrant précisément son exposition, maintenant son objectif annuel de résultat et profitant de l’annonce de ses deux actionnaires de référence, Banque Populaire et Caisse d’Epargne, d’un possible renforcement au capital. Plus tard lundi, la franco-belge Dexia a également précisé l’état de ses positions aux Etats-Unis, où elle est présente via sa filiale de rehaussement de crédit (garantie en cas de défaut sur les emprunts). Elle a affirmé que le “subprime” ne devrait être “à l’origine d’aucune perte” pour le groupe. Les deux titres ont nettement rebondi après ces annonces, Natixis clôturant en hausse de 6,10% à 14,59 euros tandis que Dexia a gagné 2,85%, après onze séances consécutives de baisse. “La réaction des marchés a été très claire, à savoir qu’ils vous récompenseront si vous êtes transparents”, a estimé Kinner Lakhani, analyste chez ABN Amro. Dexia et Natixis sont les deux dernières banques en date à jouer cette carte. “Commerzbank a initié la tendance en communiquant avant la publication de ses résultats”, a précisé M. Lakhani. A l’instar de l’allemande Commerzbank (-17% en deux semaines), Dexia et Natixis sont intervenues publiquement plus de trois semaines avant la publication de leurs résultats trimestriels pour tenter d’enrayer la correction spectaculaire dont elles faisaient l’objet en Bourse. Dexia avait ainsi abandonné 16% entre le 19 juillet et le 3 août, tandis que Natixis avait abandonné près de 10% vendredi et 30% depuis son introduction. Les deux banques ayant déjà détaillé leur exposition en mars, soit au début de la crise du “subprime”, l’effet d’annonce était au moins aussi important que les données publiées lundi. Dans le cas de Natixis, “ce ne sont pas de véritables nouvelles”, affirme ainsi Antonio Guglielmi, analyste de Merrill Lynch International Research. “On savait que leur exposition au +subprime+ avait été réduite”, ajoute-t-il. Dans un contexte général d’extrême nervosité, le point d’étape devient désormais un passage obligé pour toutes les banques ayant une activité aux Etats-Unis dont les résultats puissent influer sensiblement sur ceux du groupe. BNP Paribas et Société Générale s’y sont livrés la semaine dernière, de même que Crédit Suisse, HSBC, Deutsche Bank ou Barclays. D’autant que les inquiétudes ne concernent plus le seul “subprime”, mais se sont étendues au marché du crédit dans sa globalité. La titrisation et les opérations de rachat par endettement (LBO) sont désormais en première ligne, élargissant nettement le spectre des banques concernées par la crise. Dès lors, les regards pourraient maintenant se tourner vers les acteurs européens qui ne publient leurs résultats que dans plusieurs semaines et n’ont pas encore communiqué. Le Crédit Agricole, par le biais de sa filiale de banque de financement et d’investissement (BFI) Calyon, en fait partie, annonçant ses résultats le 30 août. Une note de Keefe, Bruyette and Woods présentait récemment la part de la titrisation dans ses résultats BFI comme supérieure à celle de Société Générale ou BNP Paribas. “C’est l’un des suspects habituels”, estime M. Guglielmi. “Si je devais parier sur un nom qui n’a pas encore été affecté et sur lequel nous pourrions avoir de mauvaises surprises, ce serait Crédit Agricole, de par leur histoire”, ajoute-t-il. |
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