Etats-Unis : la Fed laisse son taux inchangé et redit son inquiétude sur l’inflation

 
 
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Le président de la banque centrale américaine Ben Bernanke, le 18 juillet 2007 (Photo : Chip Somodevilla)

[07/08/2007 21:07:02] WASHINGTON (AFP) La Réserve fédérale américaine a laissé inchangé mardi son principal taux directeur à 5,25% et répété que l’inflation restait sa principale inquiétude, alors que les marchés financiers espéraient ardemment une promesse de baisse des taux.

La banque centrale a certes reconnu que “les risques pour la croissance ont un peu augmenté” dernièrement. Mais elle a, comme lors de ses précédentes réunions, répété que l’inflation restait sa “préoccupation prédominante”.

Sa décision a déboussolé la Bourse de New York: après avoir plongé de plus de 100 points juste après la décision, l’indice Dow Jones s’est repris pour clôturer en hausse de 35 points.

Les investisseurs espéraient fortement que la banque centrale ouvrirait la porte à un assouplissement du loyer de l’argent d’ici la fin de l’année.

La Fed a pris acte des turbulences en soulignant que “les marchés financiers ont été volatils au cours des dernières semaines, les conditions de crédit se sont resserrées pour certains ménages et certaines entreprises, et la correction de l’immobilier se poursuit”.

Même si ce n’est pas une promesse, cette reconnaissance des risques est en soi une inflexion sensible par rapport au précédent communiqué.

“Le marché est convaincu que la Fed va injecter des liquidités en cas de besoin”, a estimé Peter Cardillo, analyste chez Avalon Partners.

Les Bourses sont rendues nerveuses par les difficultés de l’immobilier résidentiel et par les dangers d’une véritable crise du crédit.

“La Fed devait mentionner d’une façon ou d’une autre l’évidence, à savoir que les marchés du crédit ne fonctionnent pas très bien et qu’ils représentent un risque pour l’expansion”, a pour sa part estimé Carl Tannenbaum d’ABN Amro.

Mais “elle a eu tout à fait raison de ne pas changer sa hiérarchie des risques. Un communiqué plus neutre aurait signalé aux marchés que la crise du crédit pourrait empirer, ce qui aurait envoyé un mauvais message aux marchés,” a-t-il ajouté.

Les économistes soulignent aussi que le contexte économique laissait peu de marge de manoeuvre.

“La faiblesse du dollar et la persistance des pressions inflationnistes empêchent la Fed de voler au secours des marchés”, souligne Andrew Schiff de Euro Pacific Capital.

Le communiqué a largement détaillé ces inquiétudes.

Certes, les chiffres sur l’inflation de base (hors alimentation et énergie) “se sont légèrement améliorés au cours des derniers mois”, a répété la banque centrale. Cependant, la tendance doit encore se confirmer, a-t-elle ajouté.

Sur la croissance aussi la Fed s’est voulue sereine, réitérant sa conviction que “l’économie devrait continuer à croître à un rythme modéré dans les trimestres à venir” malgré l’augmentation récente des risques.

Elle a justifié cette conviction par “la croissance solide des embauches” et “une économie mondiale robuste”.

En amont de la réunion, les analystes soulignaient aussi que la Fed de Ben Bernanke n’était plus celle d’Alan Greenspan: si l’ancien président n’avait jamais hésité à voler au secours des marchés, son successeur allait se montrer plus prudent.

Pour certains économistes, les marchés traversent d’ailleurs une correction nécessaire après la surabondance de crédit au cours des dernières années, alimentée en partie la politique de M. Greenspan.

 07/08/2007 21:07:02 – © 2007 AFP