[07/08/2007 14:44:27] VALENCE (AFP) Le syndicat Force Ouvrière (FO) Drôme-Ardèche dénonce un projet de licenciement de 90 salariés du chausseur de luxe Charles Jourdan, situé à Romans-sur-Isère (Drôme) et repris en octobre 2005 par un groupe suisse d’investissement, a-t-on appris mardi. Selon FO, le PDG de la société et actionnaire principal de Finaluxe (qui appartient à la société de gestion de fonds Avendis Capital) a récemment présenté aux salariés un “projet stratégique concernant l’organisation de la production”, visant à faire appel à une entreprise sous-traitante locale. La conséquence directe de cette mesure serait le licenciement d’environ 90 personnes et le transfert des 80 restantes. Si ce projet, qui devrait être confirmé le 23 août lors d’un comité d’entreprise, aboutit, “la société Charles Jourdan se résumerait en quelque sorte à un bureau d’études avec des services commerciaux et administratifs”, dénonce FO dans une lettre au préfet de la Drôme, dont l’AFP a obtenu copie. “Ainsi, le processus de ce que l’on appelle la +dématérialisation+ de l’entreprise serait finalisé”, s’inquiète le syndicat, qui appelle au maintien de la plate-forme de reconversion et de reclassement mise en place après la liquidation judiciaire de Stéphane Kélian, l’autre chausseur de luxe basé à Romans, il y a deux ans. Dans un communiqué, la direction de Charles Jourdan affirme que son PDG, Yannis Bilquez, a informé le 19 juillet les représentants du personnel d’un “projet consistant à transférer l’activité industrielle à une autre entité”. Selon le directeur administratif et financier de la société, Patrice Aujoulat, ce transfert s’accompagnerait de la signature d’un contrat de sous-traitance “garantissant les volumes de production et donc l’emploi”. “Le transfert de l’activité concernerait une centaine de personnes, les conséquences sur l’emploi à Romans étant par ailleurs très limitées”, conclut le communiqué, qui précise que des négociations étaient en cours “afin d’assurer la réussite du projet tant sur le plan économique que social”. Mi-mai, le tribunal de commerce de Romans, chargé de suivre le plan de redressement de l’entreprise depuis sa reprise, a nommé un juge pour enquêter sur la gestion de Charles Jourdan. La société, dont les ateliers ne fonctionnaient alors plus, faute de matières premières depuis plusieurs semaines, affichait une dette de plus de 2 millions d’euros, notamment auprès de l’Etat à qui les cotisations Urssaf n’avaient pas été payées. Le tribunal doit se réunir le 12 septembre pour se prononcer après quatre mois d’enquête. Longtemps considérée comme la capitale de la chaussure de luxe, l’agglomération de Romans avait encaissé deux coups durs en août 2005 avec la mise en redressement judiciaire de Charles Jourdan (157 salariés licenciés sur 380) et la liquidation judiciaire de Stéphane Kélian (143 emplois supprimés). |
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