Etats-Unis : la Fed apporte 24 milliards de dollars aux marchés financiers

 
 
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Le président de la banque centrale américaine Ben Bernanke, le 18 juillet 2007 (Photo : Chip Somodevilla)

[09/08/2007 17:29:52] WASHINGTON (AFP) La banque centrale américaine (Fed) a mis à la disposition des marchés financiers jeudi matin 24 milliards de dollars, a-t-on appris auprès de la Réserve fédérale.

La banque centrale n’a pas émis de communiqué, se contentant de confirmer la taille des opérations de prise de pension au jour le jour.

“Ce n’est vraiment pas grand chose”, a affirmé l’économiste Nariman Behravesh de Global Insight. Le taux directeur de la Fed (Fed funds) avait de fait grimpé jusqu’à 5,5% au cours de la nuit et la banque centrale n’a fait que le ramener vers son objectif de 5,25%, a-t-il ajouté.

Kenneth Logan, de Thomson IFR Markets, a pour sa part affirmé que “cela suggère que le financement aux Etats-Unis fonctionne à un niveau proche de la normale”.

Selon M. Behravesh, l’absence de communiqué ne signifie pas que la Fed compte rester les bras croisés. “Les actes comptent plus que les mots”, a-t-il affirmé, sans entrevoir cependant de modification prochaine de la politique de taux.

“Une crise du crédit plus grave et plus prolongée pourraient conduire à une baisse des taux, mais la première mission de la Fed est de maintenir la liquidité des marchés”, a-t-il affirmé.

Les analystes soulignent que le geste de la Fed n’est en rien comparable à celui de la Banque centrale européenne (BCE), qui a injecté 94,8 milliards de dollars jeudi dans le circuit monétaire de la zone euro.

La BCE a injecté ce montant record pour permettre aux banques de faire face à une pénurie subite de liquidités, provoquée par la crise du crédit à risques.

Mais certains analystes jugent “perturbante” l’apparente absence de visibilité de la BCE et de la Fed sur les problèmes en train de se développer sur leurs marchés monétaires.

“Si ces problèmes s’avèrent beaucoup plus graves, alors une politique réactive plutôt que préventive apparaîtra sans doute comme une erreur a posteriori”, a estimé Tony Crescenzi de Miller Tabak.

De son côté, le président américain George W. Bush a estimé jeudi qu’il y avait “assez de liquidités” pour permettre un ajustement des marchés.

“On me dit qu’il y a assez de liquidité pour permettre aux marchés de s’ajuster”, a affirmé M. Bush lors d’une conférence de presse.

Les Bourses mondiales évoluent de façon très nerveuse depuis deux semaines, redoutant un accroissement des difficultés sur le secteur des prêts immobiliers à risques dits “subprime”.

Dernière nouvelle en date, la décision de BNP Paribas de geler trois de ses fonds spécialisés dans les titres dits “subprime” américains a refait plonger les Bourses jeudi.

Après ces nouvelles turbulences, les marchés obligataires américains estimaient de plus en plus probable que la Fed abaisse ses taux directeurs à 5% lors de sa prochaine réunion, le 18 septembre.

La banque centrale avait réaffirmé son objectif de 5,25% lors de sa dernière réunion mardi, et souligné que l’inflation restait sa préoccupation prédominante.

Mais elle avait pour la première fois reconnu la “volatilité” des marchés financiers, ce que certains ont interprété comme une porte entrouverte à un assouplissement de la politique monétaire.

 09/08/2007 17:29:52 – © 2007 AFP